Guinée : Kadiatou lutte contres les mariages précoces et forcés
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En Guinée, et partout dans le monde, les jeunes filles sont victimes de violations de leurs droits : privation d’enseignement, travail forcé, violences sexuelles… Pourtant, elles sont de plus en plus nombreuses à élever la voix et à militer pour leur liberté.
En Guinée, 22% des jeunes filles se marient avant l’âge de 15 ans et 63% avant l’âge de 18 ans. Un constat alarmant alors que la loi interdit de forcer une personne à se marier ou d’empêcher son choix, sous peine de 3 mois à 1 an de prison et d’une amende. Mais le code pénal ne sanctionne pas le mariage coutumier, et c’est avec cette pratique que les parents marient leurs enfants.
Kadiatou, 17 ans et originaire de Guinée, estime qu’il y a « une grande différence entre les garçons et les filles » dans son pays :
« On dit qu’une fille est une source de problèmes, tandis que le garçon est une solution. »
Ces statistiques mettent en lumière l’absence de droits pour les jeunes filles de ce pays :
« Les filles ne sont pas vues comme des citoyennes. Les filles ne sont pas vues comme des enfants. Les filles ne sont pas vues comme des êtres humains. Le mariage précoce et forcé est une forme d’esclavagisme. Les fille est exploitée, pas écoutée, battue, mise au second plan. »
Ainsi, ces jeunes filles mariées contre leur gré n’ont quasiment aucune perspective d’avenir :
« 90% des filles mariées avant 18 ans abandonnent l’école une fois mariée. Pour que ce problème change, que les filles évoluent, il faudrait que les mentalités de nos parents changent. Il faudrait qu’ils acceptent de nous envoyer à l’école, qu’ils acceptent d’arrêter de nous exploiter. On veut aussi s’épanouir. On veut aussi diriger le monde. »