Comment se développe le cerveau de mon bébé ?
La maison des Maternelles- 6 min 40 s
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Communiquer : la base du développement
Pascale Toscani, docteur en psychologie cognitive et auteure de Comprendre le cerveau de son enfant aux éditions Hatier, explique qu’il faut communiquer avec l’enfant et interagir avec lui pour qu’il se développe :
« Même s’il est dans la découverte, je crois que l’enfant a la capacité de percevoir les intentions des adultes donc c’est important de communiquer avec lui de manière permanente. L’enfant a des besoins : être porté, regardé, nourri, aimé… Le rôle des parents est essentiel pour que ces besoins soient comblés. Le cerveau de l’enfant doit être sollicité, et pour cela il faut lui parler. Il faut aussi que les autres sens se développent, comme le toucher, le goût, l’odorat... Les parents ont ce rôle important. »
Non, tout ne se joue pas avant 3 ans
Pascale Toscani rappelle que « c’est important de ne pas culpabiliser les parents ». En effet, l'idée que "tout se joue avant 3 ans ou 6 ans" dans l'éducation de l'enfant, sous-entendant qu’il n’est plus possible ensuite pour lui de faire évoluer son cerveau, est fausse.
Pascale Toscani explique que cette idée date d’il y a plusieurs siècles, du temps où « on mesurait le crâne dans tous les sens ». Aujourd’hui, les IRM et autres tests ont permis de comprendre l’évolution du cerveau des enfants :
« Il y a deux concepts qu’on est capable de comprendre aujourd’hui, c’est la plasticité cérébrale [NDLR : capacité du cerveau à remodeler ses connexions en fonction de l’environnement et des expériences vécues par l’individu] et l’épigénétique. L’épigénétique, ça veut dire qu’on fait allusion à la modulation de l’expression des gènes en fonction des facteurs environnementaux comme l’alimentation, l’exercice physique ou la gestion du stress. Il faut comprendre que le cerveau est un organe dynamique et qu’il a cette grande capacité à se modifier tous les jours. »
Ainsi, à votre contact et à celui du monde qui l’entoure, votre enfant continuera d’évoluer au fil des années.
S'ennuyer : une activité importante
Pascale Toscani rassure les parents : ne pas faire jouer de la musique à votre enfant ne le rendra pas moins intelligent. Ce n’est pas parce que vous ne lui proposez pas d’activités que votre enfant n’est pas stimulé, car l’apprentissage n’est pas le seul stimulant pour le cerveau. Laisser votre enfant s’ennuyer n’est pas mauvais, au contraire :
« C’est une question de dosage. Cette sur-sollicitation des enfants fait plus de mal que de bien. Il faut comprendre que le cerveau a besoin d’un temps, tous les jours, où il ne fait rien. Ça veut dire que le cerveau n’est pas sollicité, par les tablettes, les apprentissages, les devoirs. Il faut un moment où l’enfant est seul avec lui-même, dans sa bulle, dans son silence. Ça peut vouloir dire rêvasser dans son lit ou jouer avec ses legos. Quand il est seul, c’est une manière d’entrer en contact avec lui-même, comprendre qu’il est un être humain, qu’il est différent des autres. Il a besoin, tous les jours, de ne rien faire pour réaliser ce travail compliqué de connaissance de soi. »
Il est bien sûr important de proposer des activités diverses et variées à votre enfant, mais il ne faut donc pas le sur-solliciter. Pascale Toscani estime qu’il « faut faire confiance au bébé » pour se développer grâce à l’environnement qui l’entoure.