La maison des MaternellesFausse couche : toutes les questions que vous vous posez

Une fausse couche, c'est quoi ?

Une fausse couche est « une grossesse qui s’arrête avant 14 semaines » explique le professeur Cohen, gynécologue, qui précise qu’en « France, on dit qu’après 3 fausses couches avant 14 semaines, on n’est plus dans la normalité, on est dans la pathologie ». De plus, il tient à rappeler qu’il n’y a pas forcément de saignements lors d’une fausse couche :

« La fausse couche avec les saignements et les douleurs, c’est la fausse couche classique, la patiente consulte pour ça. Mais il y a parfois un arrêt de l’activité cardiaque et ça se voit sur une échographie de contrôle qu’on fait de façon systématique. Parfois, il y a encore les signes de la grossesse car le placenta continue à sécréter l’hormone de grossesse, mais il n’y a plus d’activité cardiaque. »

Quelles sont les causes ?

Si les fausses couches ne représentent pas un grave danger pour la mère, les causes gardent aujourd’hui une part de mystère pour la science :

« Dans la moitié des cas, on n’identifie pas la cause. Sinon, il y a des causes utérines, des malformations utérines avec une cavité qui va être par exemple rétrécie par une cloison. Il y a des causes hormonales, des causes auto-immunes. Ensuite, il y a les anomalies chromosomiques chez les parents, ce qui est rarissime. Il y a aussi des carences en vitamines. »

Pourquoi ne recherche-t-on pas les causes de la fausse couche systématiquement ?

Après une première fausse couche, il est extrêmement rare que des analyses soient effectuées pour en déterminer la cause, faute de moyens et de temps. Ce n’est qu’après une récidive que les médecins vont se pencher sur les causes :

 « C’est tout à fait possible de commencer à rechercher à partir de 2 fausses couches, d’ailleurs c’est l’avis des recommandations européennes de la société de médecine de la reproduction. En pratique courante, on ne fait pas après 2 fausses couches, parce qu’il y a de très bonnes chances d’avoir un bébé après avoir fait 2 fausses couches. En fonction de l’âge, une patiente de 25 ans a 9 chances sur 10 d’avoir un bébé après 2 fausses couches. Une patiente de 35 à 40 ans, entre 6 et 8 chances sur 10. C’est pour ça qu’on a plutôt tendance à essayer une nouvelle grossesse car les chances d’avoir un bébé à la prochaine grossesse sont extrêmement fortes. En plus, le bilan complet est assez lourd et les traitements ne sont pas très efficaces. »

Que se passe-t-il après une fausse couche ?

Lors d’une fausse couche, le choix est donné à la patiente pour évacuer le fœtus mort prématurément. La méthode la plus répandue est le traitement médicamenteux donné à la patiente, qui doit ensuite rentrer chez elle et évacuer sur les toilettes après la prise des médicaments. Une méthode lourde psychologiquement pour les femmes qui vivent souvent cette situation seules. Mais il est aussi possible de subir une opération : 

« Pour une raison simple, on ne privilégie pas le curetage, mais attention ce n’est pas un diktat, le curetage fait prendre des risques pour l’utérus. Quand on fait un curetage, même si les risques sont minimes, on fait quand même un geste invasif dans l’utérus. On risque une perforation utérine, d’abimer un petit peu la muqueuse utérine et après ça peut faire des accolements à l’intérieur de la paroi, qu’on appelle des synéchies, et c’est embêtant parce que, surtout si une patiente fait plusieurs fausses couches, elle se retrouve avec la double peine : des aspirations puis des anomalies liées au traitement. C’est pour ça qu’on va favoriser le traitement médicamenteux. »