Parent copain : peut-on vraiment tout partager ?
La maison des Maternelles- 1 min 8 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 21/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 22 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 20/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 22 min
LMDM - Quand on parle de parent copain, qu’est-ce que cela veut dire ?
Béatrice Sabaté - La première chose qui me vient quand on parle de parent copain, c’est que l’on parle quand même de lien. C’est un parent qui a envie d’être proche de son enfant, d’être dans le plaisir et la complicité. Ça part d’une bonne intention ! C’est important de le dire. On a tous envie d’être proches de nos enfants. Mais quand le rôle complice qu’on a tous envie d’avoir bascule dans une relation fusionnelle où l’on se dit tout sans retenue, il y a un risque.
Quel risque y a-t-il quand on bascule dans ce genre de relation avec son enfant ?
Il y a le risque d’empêcher la construction de l’autonomie et d’individualisation de l’enfant. Le processus d’individualisation est le fait que l’enfant devienne petit à petit un individu à part entière. Ça commence à 2 ans quand il apprend à marcher par exemple, il a une base sécurité, il va faire quelques pas puis revient toucher sa sécurité pour repartir etc… Ça permet l’exploration et le développement de son sentiment d’être. Et ça s’amplifie avec le temps, d’autant plus à l’adolescence. Quand un parent décide d’aller en boite de nuit ou de fumer un joint avec son enfant, là ça pose un problème. Car derrière le terme parent copain, il y a le parent qui n’endosse pas sa responsabilité de parent alors qu’il doit préparer l’enfant à devenir un individu autonome.
De quoi l’enfant va avoir besoin pour devenir un individu autonome ?
C’est ce qu’on va appeler le muscle psychologique. Quand l’enfant grandit, il va devoir assurer ses propres besoins ainsi que ses relations avec les autres. Pour cela il doit apprendre le respect des relations, c’est le muscle de la coopération, le muscle du respect. Il faut équiper l’enfant des compétences psychosociales dont il aura besoin dans la vie. Si je dis tout à mon enfant, il ne peut pas apprendre la différence entre être intrusif ou être trop distant. Si le parent n’a aucune limite, c’est le modèle que l’enfant aura ensuite. Il faut cultiver chez l’enfant le respect de soi et le respect de l’autre. Ça demande pour le parent d’avoir le courage d’être imparfait, et c’est central. Le rôle du parent est d’éduquer son enfant, poser des limites, poser un cadre et prendre des décisions. L’enfant a besoin de ça même si ça peut être frustrant.