Familles à la rue : « Une totale catastrophe pour les enfants »
La maison des Maternelles- 5 min 22 s
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LMDM - Combien d’enfants et de familles dorment dans la rue aujourd’hui ?
Christophe Robert - Nous n’avons pas de statistique car c’est très difficile à quantifier. Mais ce que nous savons c’est qu’il y a entre 3000 et 5000 personnes par jour qui appellent le 115 et pour qui nous n’avons aucune solution à apporter. Rien qu’à Paris on compte 1000 personnes en famille pour qui nous n’avons pas une chambre, même pas pour une nuit.
Est-ce que la situation s’est détériorée avec la crise sanitaire ?
Oui et on le remarque car pendant le confinement de mars nous avons ouvert beaucoup plus de places (hôtel, hébergements d’urgence…) et pourtant nous avons toujours plus d’appels au 115. Mais encore une fois c’est très difficile à qualifier et à quantifier.
Quels sont les profils des personnes qui se retrouvent à la rue ?
Il y a tout d’abord les personnes qui se retrouvent sans soutien, avec une vraie rupture familiale, et qui sont majoritairement des jeunes. Il y a également des personnes avec des problèmes psychiatriques. On observe majoritairement des hommes seuls dans la rue mais on voit une forte hausse depuis 6, 7 ans, de familles ou de femmes seules avec enfants. Et ce qui est compliqué c’est que nos équipements sont peu adaptés aux enfants, aux familles, aux femmes car nous étions majoritairement habitués à accueillir des hommes seuls. Mais nous essayons de faire de notre mieux et de mettre en place de plus en plus de choses.
Quelles sont les répercussions d’une vie sans domicile sur les enfants ?
C’est une totale catastrophe. Une vraie perte de repère et une catastrophe scolaire, sanitaire et sociale car ils sont coupés de toute relation.
C’est impossible pour les enfants de conserver une vie scolaire ?
Dans la rue impossible ! Mais quand ils sont en hôtel social cela peut être compatible, encore faut-il rester dans le même hôtel assez longtemps et ne pas avoir à déménager tous les 2 jours : un coup à Paris, un coup dans le Val d’Oise, un coup ailleurs. Mais ces familles sont dans une telle survie, que finalement le problème de la scolarisation devient secondaire, on pense davantage à se nourrir et à trouver un toit.
Où se réfugient les familles SDF et où peuvent-elles se rendre ?
Elles se réfugient dans des hôtels sociaux quand c’est possible, chez des amis, dans des squats, dans des garages, dans des cabanes, dans la rue… Mais je veux dire à ces familles qu’il est important qu’elles ne restent pas seules. Il y a ce numéro d’urgence, le 115. Même s’il est très saturé, on peut aller frapper aux portes des mairies, des associations, du SIAO, on peut aussi contacter les assistantes sociales des villes, des arrondissements, etc.
Justement, vous parlez d’association, vous êtes délégué général de la Fondation Abbé Pierre, comment est-il possible de vous aider ?
Il faudrait que tout le monde se mobilise, dans la mesure des moyens de chacun. Ce que vivent ces familles et ces personnes à la rue est d’une violence inouïe. Nous sommes une fondation qui n’avons pas de subvention, alors on peut nous aider financièrement en faisant un don sur notre site.
Mais on peut également donner de son temps, en étant bénévole, en faisant des maraudes, en faisant des accueils de jour. Et puis il faudrait que l’on puisse exiger plus de considération de la part des politiques sur ces sujets.