Apprendre à communiquer avec son bébé
La maison des Maternelles- 2 min 47 s
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Le contact
Dans les 4 premières semaines de vie d’un bébé, un sens prédomine de loin tous les autres : le toucher. Boris Cyrulnik conseille donc, durant cette période, de pratiquer le peau à peau avec son bébé pour être en contact :
« La peau est tiède, et odorante. Et la peau de la mère devient une enveloppe pour le bébé. Ce dernier a été enveloppé pendant 9 mois. Lorsqu’il arrive au monde il a froid, les lumières et les sons sont intenses. Avec le peau à peau il va retrouver un contact tiède, sécurisant, odorant. »
Le son in utero
Cela commence dans l’utérus. Quand le bébé est dans le ventre de sa mère, il perçoit les basses fréquences de la voix, qui, comme le rappelle l’expert, passent très bien à travers le liquide amniotique :
« Lorsque la mère parle, les basses fréquences viennent caresser le bébé. Donc déjà dans l’heure qui suit sa naissance, le bébé reconnaît les basses fréquences de la voix maternelle et il tourne les yeux et la tête en direction de sa mère, et pas d’une autre femme ni d’un autre homme. La voix maternelle est déjà un objet signifiant pour lui. »
L’importance du regard
« Le bébé comprend beaucoup plus tôt que ce que l’on croit. Il ne comprend pas le contenu des mots mais il comprend qu’on lui parle. Et le fait de parler à un bébé est sécurisant. C’est un activateur du lobe temporal gauche, qui plus tard deviendra le siège de la parole. Donc parler à un bébé c’est tout à fait important. D’ailleurs quand on lui parle, il soutient le regard, il s’agite, il babille, donc il répond.
C’est très important de parler à un bébé. C’est un événement pour lui. Mais ce n’est pas le contenu qui est important. Si vous lisez le règlement du métro parisien en souriant à un bébé, je vous assure qu’il va vous sourire en retour. »
Ce qu’il se passe dans son cerveau
Comme l’explique BorIs Cyrulnik, le fait de parler à un bébé va structurer son lobe temporal gauche, ce qui aura des répercussions ensuite sur le développement du langage, et plus tardivement, les apprentissages :
« Petit à petit le lobe temporal du bébé va réduire le nombre de phonèmes aux phonèmes qui caractérisent la langue maternelle. C’est-à-dire que chaque bébé arrive au monde avec à peu près 3000 phonèmes. Il entend un brouhaha. Quand il y a trop d’informations on n’entent plus rien, juste un bruit. Et petit à petit ces informations se réduisent et l’on voit apparaître des phonèmes.
Et là le bébé reconnaît préférentiellement les phonèmes de la langue maternelle. À ce moment-là le lobe temporal est circuité par la parole, l’interaction a sécurisé l’enfant et il va jouer à apprendre la langue maternelle, comme plus tard, s’il a été bien sécurisé, il jouera à apprendre à l’école. »