"Ma maman est bizarre" : une ode à la diversité des parentalités
La maison des Maternelles- 40 s
- extrait
- tous publics
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LMDM - Comment est née l'idée de ce bouquin ?
Camille Victorine - Il y a eu plusieurs déclencheurs. Je suis une très bonne amie et aussi l’agent de l’illustratrice du livre, Anna Wanda Gogusey, qui avait très envie de se lancer dans l’illustration jeunesse. Je sentais moi-même qu’elle ferait des merveilles dans un album jeunesse moderne et rock. Ca m’a donné l'étincelle pour me mettre à écrire Ma maman est bizarre, pratiquement d’un trait, c’est sorti tout seul. C’est le livre que je rêvais d’écrire - sans le savoir - pour ma fille, mes neveux et nos ami·e·s, et pour toutes les mamans et parents qui en ont un peu marre d’être jugé·e·s à tout bout de champ.
Il y a une part autobiographique dans ce livre ?
Évidemment, une grande part autobiographique. Je m’occupe de ma fille en garde partagée, l’inspiration ce sont tous nos moments de vie à nous, toutes les libertés qu’on se prend, toutes les personnes qu’on croise ou qui nous entourent, toutes les voix qu’on souhaite porter. C’est à la fois très privé et très politique. Et puis le titre m’a vraiment été donné par une petite fille qui me regardait devant l’école maternelle, et en souriant de toutes ses dents de lait m’a dit : “T’es bizarre, toi. Tu ne ressembles pas à une maman”. J’étais un peu surprise, j’avais quand même un doudou qui dépassait de la poche et un pain au chocolat à demi-mangé dans la main mais non, on ne me reconnaissait toujours pas comme “maman” !
Vous aviez la sensation de ne pas être représentée en tant que mère dans la littérature jeunesse ?
Oui, complètement, même s’il y a des efforts de représentations plus diversifiées aujourd’hui. Je ne suis clairement pas la maman de Petit Ours Brun en tout cas. Avec ce livre, je milite pour mon droit d’exister autant que les autres mamans et parents. A force d’idéaliser la maternité, ou en tout cas une certaine idée de la mère toute en abnégation, douce et dissoute dans son amour, on a peu de représentations de la vraie vie et de mamans qui existent en tant que personnes, alors en tant que personnes fortes et indépendantes, n’en parlons pas !
Pourquoi est-ce important d'élargir les représentations de la parentalité ?
Parce que je ne veux pas être une paria. Et je veux encore moins que ma fille ait l’impression de vivre dans une famille trop différente, ou de moindre valeur que les autres. C’est vraiment la volonté de rendre visible. On a besoin de visibilité, de faire partie du paysage, d’être valorisé·e - et même médiatisé·e - pour se sentir normal·e, accepté·e, et que la différence devienne presque un “non-sujet” ici. Qu’on soit une famille mono ou homoparentale, qu’on soit séparé·e·s ou recomposé·e·s, on veut tou·te·s être invité·e·s à la fête ! Rendre visible, montrer des possibles, c’est vraiment ça l’idée du livre.
Finalement, quel est le message du livre ?
En tant que parent, il y a plein de choses qui sont dures, on est d’accord, mais est-ce qu’on ne se simplifierait pas la vie si on acceptait d’être soi, et qu’on respectait les autres pour qui ils sont. Ça fait bête dit comme ça mais il y a tellement de mères qui se consument à être des mères comme il faut, il faut vraiment qu’on se fiche la paix. Ce serait pas mal de ramener un peu de joie à n’être que soi et de laisser les enfants être qui ils ont envie d’être aussi, les débarrasser un peu du genre et de ses limitations, entre autres.
Ma maman est bizarre, aux éditions La Ville brûle, 15€.