Mon enfant est transgenre
La maison des Maternelles- 8 min 9 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 21/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 22 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 20/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 22 min
Docteur Serge Hefez, psychiatre et auteur de Transition aux éditions Calmann Levy, a rencontré beaucoup d’adolescents en quête de réponses sur leur identité de genre. Il explique :
« Il y a des enfants tout petits, à 3 ou 4 ans, qui refusent obstinément leur sexe et genre d’assignation. Commence alors tout un travail, une trajectoire pour être désigné différemment. Parfois c’est au moment de l’adolescence et là les parents tombent de haut parce qu’ils se disent qu’ils n’ont rien vu, jusque-là rien ne se passait, puis tout à coup l’enfant annonce qu’il veut être un garçon ou une fille. Parfois, beaucoup plus tard, certains commencent une démarche transgenre après avoir élevé leurs enfants, quand ils ont 50 ou 60 ans, ils se décident enfin à vivre dans l’identité qui leur convient. »
Ouvrir le dialogue dans la société
Pour le psychiatre, le dialogue devrait être déjà être ouvert à l’école :
« On est dans un vaste chantier sur les questions de genre aujourd’hui, je trouve qu’au sein de l’école, il n’y a pas assez de possibilités de dialogue sur ces questions-là avec l’ensemble des enfants. Il faut expliquer aux enfants qu’il y a des garçons qui sont comme-ci, des filles qui sont comme ça. Le monde est assez vaste pour héberger des tas de façons d’être pour les garçons et pour les filles. »
Ce dialogue passe par la tolérance, l’acceptation, mais aussi l’anticipation :
« Même si on n’est pas sûr, il faut en parler. Il faut devancer le malaise de l’enfant. C’est très rare que les enfants parlent de harcèlement à l’école quand c’est lié à des questions de genre ou de sexualité. Ils n’osent pas en parler à leurs parents parce qu’il y a une pudeur dans les familles qui fait qu’on ne parle pas de ces sujets-là. Donc il faut le devancer, l’aider, lui dire qu’on comprend, qu’on devine ce qu’il est en train de vivre et qu’on a envie de l’aider. »
Prendre son temps
S’il faut en parler, ce n’est pas pour autant qu’il faut pousser l’enfant, le dialogue doit prendre la forme d’une réflexion. Car l’une des étapes pour entrer en adéquation avec son genre est de changer de sexe, une opération à laquelle de plus en plus de personnes ont recours, parfois de plus en plus jeune :
« Je crois qu’il ne faut pas aller trop vite. Chaque chose en son temps. Je pense qu’envisager une opération chirurgicale avant 16 ans, c’est trop tôt. Il y a le temps. Les traitements hormonaux ok, mais la chirurgie est quand même définitive. Il faut inciter l’enfant à rencontrer des professionnels pour que son projet mûrisse réellement. Aujourd’hui, ils sont tous sur internet, sur des forums où il y a des tas de gens qui leur disent : "moi ça a été formidable, ma vie a changé etc". Donc ça leur donne envie d’aller plus vite. »