Autisme : alerte sur les dangers des traitements « alternatifs »
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Olivia Cattan, présidente de l’association Autisme France fondée en 2014, est la maman d’un garçon autiste de 13 ans. Dans son ouvrage Le livre noir de l’autisme, sorti aux éditions Cherche Midi, elle lance l’alerte quant aux dérives des traitements alternatifs, non validés par l’HAS (Haute Autorité de Santé), sur les enfants autistes. Lors de ses recherches, elle a notamment découvert que des groupes de médecins s’adonnaient à des expérimentations sur les enfants, ce qui est totalement interdit en France où les protocoles sont extrêmement stricts :
« Ce qui se passe, c’est que chacun y va de sa fantaisie et essaie des substances sur ces enfants qui n’ont parfois que 4 ans. On parle de choses très graves, on parle de protocoles à base d’antibiotiques, d’antifongiques, antiparasitaires. Des antibiotiques donnés parfois pendant très longtemps. 54 médecins ont décidé de faire ce protocole et chacun de ces médecins va rajouter des petites choses. Certains utilisent de la cortisone, d’autres vont trouver un traitement qui est fait à la base pour la toxicomanie ou l’alcoolisme, ils vont rajouter de la DHEA [NDLR : produit réputé pour son effet anti-vieillissement], des injections, etc. »
"Détox" et produits chimiques
Parfois, les parents aussi improvisent, explique Olivia Cattan :
« D’abord, ils proposent des "détoxs" avant ou après cette prise d’antibiotiques. Ils appellent ça du "détox naturel" avec une algue qui s’appelle la chlorella mais qui est extrêmement dangereuse. Certains pensent que l'enfant est peut-être empoisonné par des métaux lourds. C’est la raison pour laquelle ils font cette "détox". Ou alors, ils utilisent des produits chimiques pour le faire. Sauf que, en Angleterre ou aux États-Unis, des parents sont allés plus loin. Pour détoxifier, ils ont mis carrément du chlore ou de la javel, donc il y a eu des morts. Avant que ça n'arrive en France, il était important pour moi d’écrire ce livre et d’alerter. »
Alors qu’Emmanuel Macron a lancé en 2018 un grand plan concernant l’autisme, notamment dans le but que le diagnostic soit plus précoce, les problèmes liés au traitement de l’autisme en France restent très nombreux : fake news, théories en tout genre, traitement alternatifs…
« On est naïf, on y croit »
Olivia Cattan précise :
« C’est dû à l’époque, on trouve un petit peu de tout sur le net. Tant que ça reste des régimes, même si ce n’est pas recommandé par la HAS -car pour l’instant on ne sait pas si c’est efficace- ce n’est pas trop grave. Mais le problème, c’est que certains vont plus loin et cherchent à soigner ce qu’on appelle le microbiote intestinal. Donc les parents vont écouter ces médecins qui font une propagande sur les réseaux sociaux. Il y a des groupes fermés sur les réseaux sociaux qui harponnent les nouvelles proies que sont les jeunes parents qui viennent d’apprendre le diagnostic de leur enfant. Moi-même j’ai été naïve. Quand j’ai appris le diagnostic de mon fils, il avait 4 ans. On m’a envoyé vers un médecin qui m’a dit que le régime sans gluten allait guérir mon enfant. J’y ai cru, j’ai fait ça deux ou trois semaines. J’ai écrit au bout de 15 jours que je voyais une amélioration. Parce qu’on est naïf, on y croit. On n'est pas spécialiste. Les médias ont une responsabilité : il ne faut pas propager les fake news. »
Pour Olivia Cattan, la meilleure solution reste de se tourner vers les méthodes éducatives :
« Il faut écouter son enfant, essayer de le faire progresser, utiliser des méthodes éducatives car elles ne font pas de mal aux enfants. Elles permettent de stimuler les enfants pour qu’ils puissent mieux verbaliser, de calmer les troubles du comportement. Il faut aller faire de l’orthophonie, de la psychomotricité. »