Prise de poids pendant la grossesse : stop aux injonctions !
La maison des Maternelles- 24 min 27 s
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Prise de poids "idéale", injonction à retrouver son "corps d'avant", pression du corps médical... Les injonctions en ce qui concerne le poids des femmes sont nombreuses, et les futures mamans n'y échappent malheureusement pas.
Selon l’INPES (Institut National de Prévention et d’Éducation à la Santé), pour une femme de poids normal, la prise de poids pendant la grossesse devrait être de douze kilos, une annonce qui ne convainc pas Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste :
« Ces douze kilos ne correspondent à rien à titre individuel. Même à l’intérieur d’un même corps, on se rend compte que les kilos de grossesse peuvent être plus ou moins importants, plus ou moins longs à disparaître ou ne disparaissent jamais. Et, hormis les 6 kilos de bébé, de placenta, de tout ce qu’il faut pour fabriquer ce bébé, c’est très individuel. Ça dépend de chaque femme, ça dépend de ce qu’elle a fait pendant sa grossesse mais pas que. C’est une injonction très lourde, c’est un dictat et on en a marre des dictats. Le fait de s’affranchir des dictats, c’est s’affranchir des moyennes, se respecter en tant qu’individu singulier et particulier. »
Prendre du poids pendant sa grossesse est normal, il n’y a pas d’inquiétude à avoir, il faut l’accepter. Et quant à la perte de ces kilos, il faut savoir se donner du temps, explique encore Laurence Haurat :
« Il n’y a pas de kilos de grossesse. Les kilos de grossesse ne sont pas plus durs à perdre, simplement l’état post-grossesse est souvent un moment où on est fatigué, où on n’a pas beaucoup de temps pour soi, on a une charge très forte, des choses qui changent et auxquelles on est obligé de s’adapter. Donc on a moins de disponibilité pour se donner une place et pouvoir les perdre. »
Réapprendre à écouter son corps
La nutritionniste est formelle : il ne faut pas faire de régime pendant une grossesse. C’est même tout le contraire, il faut réapprendre à écouter son corps :
« La grossesse, c’est un temps très particulier où on est très centrée sur soi, très centrée sur ce qui se passe à l’intérieur de soi. C’est vraiment le bon moment pour commencer à écouter ses sensations de faim. Est-ce que quand j’ai envie de laitage ce n’est pas parce que j’ai besoin de calcium ? Est-ce que quand j’ai envie de viande ce n’est pas parce que j’ai besoin de fer ? Donc c’est le moment de réapprendre à s’écouter. »
Le message est clair : si vous avez envie de sucre, prenez-en !
« Le sucre, c’est le nutriment principal et nécessaire au fonctionnement de trois tissus hyper importants que sont le cerveau, les globules rouges et les muscles. Donc on comprend bien que quand on fabrique un bébé qui est bourré de sang, donc de globules rouges, qui va fabriquer lui-même des muscles etc, le sucre c’est super important. C’est vraiment notre nutriment vital. Donc le sucre c’est le nutriment vers lequel on va le plus facilement, qui est le plus facile à digérer. Donc quand on a des nausées, ça aide. Et ce qui se passe quand on a des nausées, et là c’est un vrai conseil, c’est qu’il faut éviter d’avoir le ventre vide. Donc là, il faut presque anticiper et ne pas attendre d’avoir faim parce que la faim va déclencher les nausées, ce qui va faire qu’on ne va plus avoir envie de manger, donc les nausées vont s’accentuer et on rentre dans un cercle vicieux très compliqué. Souvent pendant ces périodes de nausées, ce qui passe le mieux c’est le sucre et derrière on garde un petit peu ce rapport intense au sucre, qui est aussi, il faut le dire, un apaisant, quelque chose qui régule l’humeur. Or, les hormones font aussi des variations d’humeur, font aussi des doutes, des angoisses, des cauchemars. Donc le sucre vient apaiser tout ça. »