Qu’est-ce que l’insuffisance ovarienne ?
La maison des Maternelles- 7 min 59 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 21/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 22 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 20/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 22 min
Tout d'abord, il faut savoir qu'il existe 2 grandes formes d'insuffisance ovarienne :
- L'insuffisance ovarienne prématurée,
- L'insuffisance ovarienne débutante.
Insuffisance ovarienne prématurée et débutante : quelles différences ?
- L’insuffisance ovarienne prématurée est bien définie. Elle concerne environ 1% des femmes de moins de 40 ans. Ce sont des patientes qui n’ont plus de règles, qui sont véritablement en ménopause précoce. Ces femmes ont un épuisement total de leurs follicules dans les ovaires et donc une FSH (NDLR : hormone folliculo-stimulante, qui agit sur les ovaires et les testicules) qui est très élevée comme dans le cas de la ménopause. Elles n’ont plus de follicules, donc normalement plus d’ovocytes. Cependant, il peut arriver des grossesses spontanées dans certains cas d’insuffisance ovarienne prématurée.
- L’insuffisance ovarienne débutante est une maladie qui est mal définie. On sait qu’il y a une réserve ovarienne diminuée, une AMH (NDLR : hormone anti-müllerienne, joue un rôle fondamental au cours de la différenciation sexuelle mâle) qui est aussi diminuée, mais il reste encore des cycles, qui sont le plus raccourcis, et une FSH un peu élevée. On sait que chez ces patientes, on a des difficultés à avoir des bons résultats en traitement de la fertilité. Il est plus difficile d’avoir des chiffres concernant cette maladie, puisqu’il n’y a pas de définition précise, mais on estime qu'environ 10% des femmes de moins de 35 ans sont touchées.
Quelles sont les causes ?
Il faut savoir que dans la majorité des cas, on ne trouve pas de cause à l'insuffisance ovarienne. Cependant, comme explique Dr Jonathan Cohen, il peut exister des causes bien définies :
« Il y a certaines causes à l'insuffisance ovarienne que l'on peut expliquer. Par exemple, une patiente qui a eu une chirurgie invasive des deux ovaires, elle peut avoir une baisse de la réserve ovarienne. Pareil pour des patientes qui ont eu de la radiothérapie sur la région des ovaires, ou de la chimiothérapie. C’est ce qu’on appelle les causes iatrogènes, c’est-à-dire une diminution de la réserve ovarienne qui est liée à des traitements médicaux. Ensuite il y a les causes chromosomiques comme le syndrome de Turner. On trouve aussi, chez des patientes qui ont 3 chromosomes X, une petite partie de la population ayant une insuffisance ovarienne. Il y a des causes génétiques avec le syndrome de l’X fragile. On trouve aussi certains cas dans les maladies auto-immunes. Mais dans la moitié des cas, on ne trouve pas de raison à cette insuffisance. »
Quelles solutions pour avoir un enfant ?
Quelles sont alors les solutions pour une femme souffrant d'insuffisance ovarienne et désirant un enfant ? Là encore, Dr Cohen explique :
« Si la patiente n’a plus de réserve ovarienne, il n'y a plus de follicules à l’échographie, ce n’est pas possible de faire de stimulation. On ne peut même pas essayer de stimuler les ovaires, ou de faire de la fécondation in vitro, ou des inséminations utérines puisqu’il n’y a pas de follicules. S’il y a une grossesse spontanée c’est qu’à un moment un cycle aura démarré, un follicule aura démarré et par chance c’est un ovocyte normal qui a été ovulé et qui a pu donner un bébé. Mais là, la médecine n'y est pour rien !
En revanche, pour les patientes qui ont une insuffisance ovarienne débutante, cela est un peu différent :
« On va essayer de pousser les choses et d’avoir un maximum de follicules. Donc on va stimuler pour essayer de faire, soit de la fécondation in vitro, soit des inséminations intra-utérines, en informant la patiente des très mauvais résultats. Parfois on a moins de 8% de chances de réussite en fécondation in vitro quand on fait une insuffisance ovarienne. Ensuite il y a la solution très efficace, celle du don d‘ovocytes. C’est une grosse étape dans la tête d’une femme, dans la tête d’un couple. Le don d’ovocytes, on sait que c’est une solution extrêmement efficace avec de très bons résultats. À chaque transfert d’embryons, on peut dire qu’on a entre 30 et 40% de chance de grossesse avec un bébé. C’est des bons résultats en médecine de reproduction. »
Combien de temps faut-il attendre pour un don d'ovocytes ?
« Il y a beaucoup d’attentes en France. Les femmes qui donnent leurs ovocytes le font sur le principe de générosité et il n’y a pas de rétribution financière. C’est très beau, ce sont des principes éthiques qui sont très spécifiques à notre pays. Mais la conséquence c’est qu’il y a une grande pénurie d’ovocytes. »