Maria Montessori : comment est née la méthode éponyme ?
La maison des Maternelles- 4 min 33 s
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Maria Montessori est une célèbre médecin qui a inventé la méthode éponyme. Une biographie de la pédagogue italienne est parue en août dernier aux éditions Desclée de Brouwer, écrite par Martine Gilsoul. Aujourd’hui, 22 000 écoles adeptes de la méthode Montessori sont éparpillées à travers le globe. Retour sur le « parcours de vie extraordinaire » de cette personnalité historique.
Des études envers et contre tous
Née le 31 août 1870 à Chiaravalle en Italie, Maria Montessori grandit à Rome dans une famille stricte. Son père, militaire de formation, est particulièrement rigide tandis que sa mère est extrêmement libérale pour l’époque. Elle reçoit donc une éducation stricte mais profite d’une certaine liberté accordée par sa mère.
Fille unique et élève ordinaire, elle se lance dans des études scientifiques. À cette époque, très peu de femmes en ont cette chance, et son père s’oppose à son choix. L’éducation nationale même s’y oppose. Que ce soit dû à son entourage ou aux institutions, Maria Montessori évolue dans un milieu hostile.
La rencontre avec les enfants déficients
Elle est seulement la troisième femme à faire des études de médecine. Là-bas, elle s’intéresse à la psychiatrie et travaille dans la clinique psychiatrique de l’université de Rome. C’est là qu’elle rencontre des enfants déficients, porteurs de handicaps, qui auront pour elle l’effet d’un électrochoc.
C’est une révélation. En observant ces enfants enfermés dans de petites pièces et ramassant des miettes par terre pour jouer, elle y voit un problème pédagogique : on ne leur donne rien pour qu’ils puissent se développer. Ils sont livrés à eux-mêmes.
Elle décide ensuite de s’entourer de grands spécialistes de l’enfance et arrive rapidement à cette conclusion : ces enfants ont plus besoin d’éducation que de soins médicaux.
Un lourd sacrifice
En parallèle, elle fréquente un psychiatre avec qui elle a un enfant. Mais à l’époque, cela signifie se marier. Or, aucune femme mariée ne peut continuer à travailler. Ensemble, ils choisissent alors de cacher la grossesse de Maria et de ne pas reconnaitre l’enfant. Un choix difficile pour Maia, qui rendra tout de même visite à son fils, élevé par une nourrice dans le nord de Rome, une fois par semaine.
Le projet qui lance la méthode Montessori
En 1907, un vieux quartier populaire de Rome fait l’objet d’une réhabilitation. Pour empêcher les enfants des quartiers pauvres d’errer toute la journée, une "Maison des enfants" est créée et Maria est chargée de s’en occuper : c’est le début de la méthode Montessori.
En dirigeant cette école, elle apprend aux enfants des règles d’hygiène en leur donnant les outils pour se laver, pour qu’ils gagnent en autonomie.
Les résultats sont tellement encourageants qu’elle leur apprend ensuite à lire et à écrire : c’est dans cette Casa dei bambini quela méthode Montessori se met en marche. Elle y formera des enseignants en leur apprenant à « observer et non juger ». Elle quitte la psychiatrie pour se consacrer au développement de sa méthode.
En 1929, elle fonde l’Association Montessori Internationale (AMI) dont les objectifs sont de préserver, propager et promouvoir les principes pédagogiques et pratiques qu’elle a formulés pour le plein développement de l’être humain. Par la suite, de nombreuses écoles ouvrent un peu partout dans le pays.
Conflit avec le fascisme italien
Alors que sa méthode se répand à travers l’Italie et toute l’Europe, elle entre en conflit avec le mouvement fasciste de l’époque. Les écoles italiennes Montessori sont fermées et sa pédagogie est proscrite. Après avoir récupéré son fils, qui lui apporte son aide, elle s’exile en Espagne ou encore en Inde.
À l’étranger, sa carrière continue. Elle donne des conférences, monte des écoles pour donner à ces enfants déficients les bases d’un enseignement et organise en parallèle des stages de formation pédagogique.
Elle finit sa vie au Pays-Bas sans jamais avoir arrêté de peaufiner sa méthode. Son fils, puis sa petite-fille, ont continué son œuvre par la suite.