Mon enfant fume, comment réagir ?
La maison des Maternelles- 6 min 45 s
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Le tabagisme des parents influence-t-il celui des enfants ?
Si vous êtes vous même fumeur, cela peut influencer le tabagisme de votre enfant. Le geste peut être banalisé. Votre enfant s’identifie à vous, comme l'explique le Dr Phan, psychiatre, docteur en neurosciences et spécialiste des addictions :
« Le fait que les parents fument a une influence sur le tabagisme des jeunes. »
Si vous êtes fumeur, évitez de tomber dans le discours paradoxal, à savoir faire la leçon à votre enfant alors que vous êtes vous-même tombé dans le piège du tabac :
« Je crois que, honnêtement, le meilleur c’est d’arrêter soi-même. Les mots ne changeraient rien puisqu’à l’adolescence, ce qui compte, ce n’est pas la raison, ce sont les émotions. Donc tout ce qui passe par les émotions a beaucoup plus d’impact. Expliquer en long, en large et en travers que c’est dangereux a peu d’efficacité. Je me rappelle d’un patient dont le père sortait les études, ça ne marchait pas. Puis un jour il lui a dit : "S’il te plait, tu es mon fils, évite de mourir". Ça a eu beaucoup plus d’impact. Il faut utiliser le langage émotionnel. Quand je dis langage, ce n’est pas sa propre émotion que l’on veut décharger puisque quand on est parents on est inquiets. L’inquiétude est un ballon. Le pire à faire c’est de transférer le ballon sur l’adolescent. Je calme mon inquiétude en parlant à mon adolescent. »
La cigarette électronique est-elle aussi dangereuse ?
Avec son choix de goûts de plus en plus varié, l’e-cigarette séduit 2% des jeunes de 17 ans selon le CNCT (Comité National Contre le Tabagisme). Mais le Docteur Olivier Phan met en garde contre son côté addictif :
« La cigarette électronique, il y a beaucoup de débats. Elle est moins dangereuse que la cigarette classique. Néanmoins, c’est dommage de rester accroché à la cigarette électronique. Elle peut rendre dépendant parce qu’elle contient de la nicotine. En revanche elle ne contient pas les hydrocarbures qui sont susceptibles de donner le cancer. Donc il y a des indications. La première indication c’est d’être vraiment dépendant au tabac, donc il faut y réfléchir un peu et ne pas hésiter à prendre l’avis d’un professionnel. Si mon ado est vraiment dépendant, effectivement il y a un gain. Si il hésite entre les deux, qu’il essaie, que c’est une recherche de sensation et qu’il devient accro à la cigarette électronique, où est le bénéfice ? Chez l’adolescent, on réfléchit avant, on ne se rue pas sur la cigarette électronique. On fait une évaluation et en fonction de celle-ci on agit. »
Qu’en est-il de la chicha ?
« En fait ce qui est dangereux ce sont les produits de combustion incomplète. La chicha, vous allez brûler quelque chose, ça va dégager des hydrocarbures que vous allez ingérer dans les poumons. Donc j’ai le regret de dire que la chicha est effectivement dangereuse. Alors certes il y a un petit filtre à eau, mais ça n’arrête que les particules lourdes. »
D’après les chiffres du CNCT (Comité National Contre le Tabagisme), une séance de chicha représente autant de fumée que 40 cigarettes, autant de monoxyde de carbone que 20 cigarettes et autant de goudron que 26 cigarettes.
Est-ce que l’hypnose peut aider à arrêter de fumer ?
« Sur des grandes études on n’a pas trop de résultats. Si vous vous sentez bien avec la personne qui vous fait de l’hypnose, si vous vous sentez en confiance ça peut fonctionner. Mais l’idée qu’on va m’hypnotiser et que je vais pouvoir arrêter même si je n’en ai pas la volonté… Je n’ai pas constaté d’effets miraculeux. La confiance en son thérapeute est la clé. »
Les patchs peuvent-ils convenir à l’adolescent ?
« Ça peut convenir mais je dirai que les résultats sont parfois décevants parce que vous avez le geste aussi qui va être aussi important. Le patch, vous avez la dose de nicotine, il y a des études très intéressantes qui montrent une certaine efficacité. Il n’y a pas le rituel. On sait très bien que le rituel fait plaisir en dehors de la récompense en elle-même.