Mon enfant a un chagrin d'amour : comment lui parler ?
La maison des Maternelles- 33 min 11 s
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« Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie... » Lorsqu’on les voit marguerite à la main et sourire aux lèvres, les premières amourettes des enfants peuvent être attachantes à nos yeux. Mais quelle attitude faut-il adopter lorsque les enfants rencontrent un chagrin d’amour ? Faut-il dédramatiser ? Comment aborder le sujet avec un adolescent ?
« Elle m’a quitté »
Comment réagir lorsque votre enfant vous annonce une rupture ? C’est la problématique qu’a rencontré Steffi, maman du petit Alexandre, 7 ans et amoureux de Jeanne depuis qu’il en a 3 :
« Petite section de maternelle, découverte de l’école et des copains. Il a très vite accroché avec Jeanne, une très belle petite fille et il nous en a parlé tout de suite. On s’est dit au début que ça allait être une petite amourette de maternelle, que ça allait durer une année. »
Les années passent et l’histoire continue entre les deux petits amoureux, jusqu’au jour où Alexandre est "inconsolable" :
« Il est sorti de l’école un midi, en pleurs. Et il m’a dit textuellement : "Jeanne m’a quitté". Sur le coup ça ne m’a pas fait vraiment rire. C’est vrai qu’en y repensant maintenant, peut-être un petit peu, mais il n’était pas bien du tout. Il a mis une bonne semaine à s’en remettre. Le soir, il pleurait à chaque fois que j’allais le mettre au lit. »
Prendre ce qu'il ressent au sérieux
Dans cette situation, Philippe Grimbert, psychanalyste et écrivain, conseille de ne pas minimiser la situation et les émotions de l’enfant :
« Je crois que la première attitude fondamentale, c’est l’écoute. C’est de prendre au sérieux la tristesse et le chagrin de l’enfant. Un enfant peut souffrir énormément mais n’a pas les mots à mettre dessus. La phrase "Une de perdue, dix de retrouvé.es" est à proscrire. On respecte sa douleur, on ne la ridiculise pas. »
Laisser l'enfant venir à soi
Quand les enfants sont plus âgés, cela est un peu différent. Entre soutien et distance, la balance peut être difficile à trouver. Cela a été le cas pour Gwenola, la maman de Marin, 17 ans :
« Je n’ai pas posé de questions, je l’ai laissé venir. Puis il a dit ce qu’il avait à me dire : effectivement il avait eu une aventure avec une jeune fille dont il était très amoureux, mais qu’ils s’étaient séparés d’un commun accord -donc là j’ai été un peu surprise déjà- pour des raisons de distance et que leur relation n’était pas viable comme ça. J’avais l’impression qu’il avait pris une décision de "grand", mais qu’il ne l’assumait pas. »
Observation et écoute
Sans qu’il soit brusqué, l’adolescent doit se sentir écouté. À cet âge, ce n’est plus une petite amourette d’enfant, comme nous l’explique Philippe Grimbert :
« Le chagrin amoureux d’un adolescent de 17 ans peut être très comparable avec celui que nous pouvons ressentir nous en tant qu'adulte. »
Le psychanalyste poursuit et explique que la vie privée est un sujet sensible chez l’adolescent :
« Le chagrin d’amour chez un adolescent, quand on sait qu'il y a les hormones -qui ne sont pas les seuls à diriger, il y a bien sûr l’histoire personnelle- il y a aussi un phénomène organique, chimique qui fait que les sentiments sont portés à incandescence. Donc il faut être très vigilant. »
Mais alors, à quoi être attentif ? Pour Philippe Grimbert, la réponse est dans l’observation :
« Il faut faire attention aux signes : l’écriture du corps. Il y a des signes qui ne trompent pas. Pas chez un enfant de 6 ans bien entendu, mais chez un jeune de 17 ans, quand on connait son fils ou sa fille on voit bien le changement d’humeur. Et puis les signes qui apparaissent, les signes physiques. Manifestement c’est la chose la plus évidente. Quand quelque chose ne peut pas se dire, c’est le corps qui va parler. »