« J'ai appris que j’étais enceinte à 6 mois de grossesse, puis accouché d’une grande prématurée »
La maison des Maternelles- 16 min 58 s
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Pas de désir d’enfant
Si Katia est aujourd’hui la maman épanouie d’une petite Léa de 11 mois, l’histoire de sa maternité a été pour le moins difficile. Quand elle rencontre son conjoint en 2019, ils n’ont pas de désir d’enfant, nous explique-t-elle :
« On en avait parlé avec mon conjoint et étions en phase tous les 2 : pas de désir d’enfant ! Lui a déjà 4 grands enfants et même déjà des petits enfants… donc ça nous allait très bien comme cela. »
Katia prend alors la pilule, et est bien loin de se douter de la suite des événements.
« J’en suis sûre, vous êtes enceinte de 6 mois »
Tout bascule le 15 octobre 2019 pour Katia et son conjoint. Katia commence à ressentir des douleurs importantes dans le bas du ventre :
« Dans la journée, j’ai ressenti comme des coups d’électricité dans mon ventre. Ça a été la soirée la pire de ma vie. Nous sommes arrivés aux urgences, on m’a emmené pour faire une échographie. J’ai demandé au médecin ce qu’il se passait, ce à quoi elle m’a répondu : « Quand je serai sûre, je vous le dirai ». Puis elle me dit : « J'en suis sûre, vous êtes enceinte de 6 mois ». J’ai regardé mon conjoint, nous étions abasourdis. Après, pour moi, c’est beaucoup de flou. »
Un accouchement en urgence
Mais l’histoire ne s’arrête pas là : Katia fait une pré-éclampsie, elle est donc transférée d’urgence en maternité de niveau 3, avec une tension artérielle très élevée. Mais Katia ne comprends alors pas que cela signifie qu’elle devra accoucher dans les jours qui suivent :
« Je n’avais pas du tout compris, moi ce que je voulais c’était rentrer chez moi. Je ne comprenais pas pourquoi on voulait me transférer. À ce moment là, j’étais dans un black-out, mon cerveau ne suivait pas. »
Le 19 octobre, soit 4 jours après que Katia ait appris sa grossesse, les médecins viennent la chercher dans sa chambre. Elle raconte :
« J’étais dans la douche, l’obstétricien est arrivé dans ma chambre, m’a laissé une minute, puis a demandé à l’infirmière de me faire sortir. Je n’étais même pas rincée ni séchée. On m’a dit : « Vous montez au bloc tout de suite ». J’ai appelé mon conjoint en larmes pendant qu’on me préparait. Il est arrivé très vite, juste au moment où je rentrais au bloc. »
Katia est alors sous anesthésie générale. Sa fille née a 28 semaines d’aménorrhées et pèse alors 960 grammes. Katia, qui ne pensait ne jamais être mère, se retrouve la maman d’une grande prématurée.
« La première image, ça a été le cauchemar »
Quand Katia se réveille de l'opération, son conjoint lui montre alors une photo de leur fille. Katia est sous le choc :
« La première image, ca a été le cauchemar, j’étais en salle de réveil, encore sous le coup de l’anesthésie, mais je me suis dit : « On dirait un alien ! Elle était déformée, pas finie… »
2 jours après, Katia voit sa fille pour la première fois. La petite Léa parait si fragile, que Katia se dit alors qu'elle risque de ne pas survivre :
« Quand je l’ai vu, je me suis dit : elle est si petite, branchée de partout : elle va partir. Elle va s’endormir et ne pas se réveiller. »
« Elle se bat pour vivre, on va se battre avec elle »
Il faut du temps à Katia pour réaliser tout ce qu’il vient de lui arriver. L’attachement avec sa fille se fait petit à petit :
« Quand on arrivait dans la salle de néonatalogie, on avait un rituel : regarder la courbe de poids de Léa. Et tous les jours ca progressait. Avec le recul, on s’est dit que c’était la petite lumière pour nous, de la voir grandir. On s’est dit qu’elle se battait pour vivre, et qu’on allait se battre avec elle. »
L’équipe médicale autour de Katia l’aide aussi beaucoup à la rassurer, à prendre confiance en elle, à trouver les bons gestes. Après 2 mois passés en néonatalogie, Léa rentre enfin à la maison avec ses parents.
Si la petite fille a trouvé sa place dans la famille, entourée par sa fratrie, Katia se remet doucement de ses aventures, entourée et soutenue notamment par son conjoint :
« Le fait d’avoir toujours parlé librement de ce qu’on ressentait avec mon conjoint m’a beaucoup aidé. On a réussi a se tirer vers le haut. En néonatalogie aussi on a été très entourés. »