"J'ai pas école" : pas de rentrée pour les enfants handicapés
La maison des Maternelles- 3 min 49 s
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Des efforts... qui restent insuffisants
Le ministre de l’Éducation et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer, et la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel, ont annoncé jeudi une hausse de 6,6% par rapport à 2019 du nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés en 2020. Marie Perarnau, notre chroniqueuse, explique :
« Il y a eu un grand effort fait depuis 2019, avec le lancement du « grand service public de l’école inclusive ». L’idée c’était de faire rentrer le plus d’enfants possible à l’école malgré le handicap. »
Et cela semble porter ses fruits, puisque 84 000 enfants de plus ont été scolarisés depuis 2017. Ce programme d’aide, développé jusqu’au lycée, a aussi permis la mise en place d’un numéro vert (0 805 805 110) en soutien aux familles, ainsi qu’une cellule « Aide handicap école » depuis le 1er juillet 2020.
Si les chiffres peuvent paraître encourageant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir puisque le système n’est pas encore en place dans tous les établissements. Selon le site du gouvernement, seulement 20% des écoles primaires, 30% des collèges et 15% des lycées bénéficient du programme du grand service public de l’école inclusive.
Les AESH en manque de reconnaissance
À cela, s’ajoute le problème des AESH (accompagnant d'élèves en situation de handicap) dont les affectations sont chaque année plus longues.
Leur rôle, pourtant crucial, puisqu’en plus d’aider l’enfant à l’école, l’accompagnant le suit dans sa vie de tous les jours, n’est pas reconnu à sa juste valeur. S’il y a de moins en moins d’AESH, c’est notamment parce que le salaire n’est pas à la hauteur de l’engagement : seulement 1500 euros par mois pour un engagement total envers l’enfant.
Mais le salaire n'est pas la seule difficulté de ce métier. Le SNALC (Syndicat National des Lycées et Colléges) a lancé fin 2017 une étude sur la souffrance au travail des AESH et AVS (auxiliaire de vie scolaire). Les AESH rencontrent mal-être, stress, solitude. Un bon nombre d'entre eux expérimentent un manque de considération et de soutien de la part de leur hiérarchie et collègues, et plus de 40% d'entre eux ont déjà pensé à démissionner.
L’Unapei soutient les parents indignés
Face à cette non-scolarisation des enfants en situation de handicap, l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales, et de leurs amis) a lancé l’opération « J’ai pas école » et récolté déjà plus de 505 témoignages d’enfants privés de rentrée.
Sur les réseaux sociaux, des parents d’élèves ou encore des professeurs se sont emparé du hashtag #jaipasecole pour encourager à se mobiliser et changer la situation. Des dizaines et des dizaines de parents ont fait part de la non-scolarisation de leurs enfants.
« Pas le bon profil » ; « Pas du même département » ; « Il faut attendre les désistements » : autant d’excuses et de témoignages qui ne sont que « la partie émergée de l’iceberg » déplore Luc Gateau, président de l’Unapei. L’inclusion scolaire d’un enfant handicapé reste, aujourd'hui, un combat que les familles -et tous les citoyens- doivent mener.
Car la présence d’enfants handicapés à l'école ne devrait pas concerner uniquement les familles de ces enfants. L'inclusion est bénéfique pour tout le monde : pour l’enfant handicapé bien sûr, mais aussi pour les autres, qui apprennent les valeurs de tolérance et le respect.