Accouchement à domicile, comment ça se passe ?
La maison des Maternelles- 6 min 14 s
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L’accouchement à domicile est une pratique un peu marginalisée en France, elle ne concerne que très peu de naissance (1046 en 2018). Cependant pour notre sage-femme Anna Roy, il est grand temps que l’on se penche sur le sujet :
« Le problème en France, c’est qu’on ne veut pas parler de cette pratique. Moi je pense qu’il faut s’emparer de cette question. On fait croire que les femmes qui le demandent sont des demi-folles, alors que la naissance est d’abord un événement privé, intime et familial. Il faut s’intéresser à ce sujet de près. »
Moins de pathologies ?
0, 3% d’épisiotomies après une accouchement à domicile et 65% des femmes ayant accouché chez elles ont un périnée intact par la suite. Si ces chiffres peuvent s’expliquer en partie parce que ce sont uniquement des grossesses sans risques qui aboutissent sur un accouchement à domicile ; notre sage-femme nous confirme que l’aspect non médicalisé joue également un rôle important :
« Je ne suis pas étonnée par ces chiffres, je pense que parfois l’hôpital crée de la pathologie, la surmédicalisation en tout cas, crée de la pathologie. »
Accoucher à domicile, mais avec qui ?
Il faut tout d’abord oublier l’idée que l’accouchement à domicile conditionne la femme à accoucher seule, assistée uniquement d’un conjoint inexpérimenté. Celle-ci est accompagnée d’une ou même deux sages-femmes. Problème en France : il est compliqué de trouver une sage-femme libérale qui pratique ce genre d’accouchement, comme le souligne Anna :
« En France on a un problème d’organisation des soins. Les sages-femmes qui pratiquent l’accouchement à domicile doivent souscrire à des assurances professionnelles à des prix extrêmement élevés. Beaucoup le pratiquent donc sans être assurées et s’exposent à des risques. »
Cela représente donc également un coût important pour les couples qui souhaitent prévoir un accouchement à domicile. Cependant, ceux qui peuvent se le permettre sont bien entourés par des professionnels tout à fait qualifiés pour les aider à accoucher.
Pour qui ?
Il y a évidemment des conditions requises pour accoucher à domicile :
- Aucune pathologie de grossesse n’a été détectée,
- Aucune malformation ou pathologie n’a été repérée sur le fœtus,
- La grossesse est unique,
- Le bébé doit se présenter par la tête,
- Ne pas accoucher avant 37 semaines.
Comment ?
Tout d’abord il est important que la chambre soit aménagée pour permettre l’accouchement. Il est bon de créer un espace intime et sécurisé pour favoriser le confort de la femme qui accouche. En l’absence de péridurale, prendre un bain peut être utile pendant le travail et les couples qui ne possèdent pas de baignoire peuvent par exemple louer une piscine d’accouchement. Cela permet aussi à une femme qui se sent bien dans le bain, d’accoucher dans l’eau si elle le souhaite. Les sages-femmes sont de toute façon là pour aider la parturiente à trouver la position qui lui convient.
Et après ?
Si l’accouchement s’est bien déroulé, le bébé peut directement être mis en peau à peau contre la maman et le couple peut alors partager un moment d’intimité avec leur bébé au sein de leur chambre. Une vraie chance, comme en témoigne Lila qui a vécu un accouchement à domicile :
« Une fois que la sage-femme s’est assurée qu’il n’y avait pas de problème pour le bébé et moi, elle nous a vraiment laissé partager nos premiers instants ensemble : à trois, dans notre chambre, dans notre lit et avoir nos premiers instants de famille.