Adoption à l’étranger et crise sanitaire : l’interminable attente des parents
La maison des Maternelles- 6 min 40 s
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L’été dernier, après 6 ans de démarches, Odile et son mari apprennent qu'ils sont parents de deux petits garçons de 3 ans. La première rencontre, dans leur pays, est un grand bonheur. En mars dernier, quand ils s’y rendent une seconde fois, Odile est persuadée qu’il s’agit de son dernier aller-retour sans les petits. À son retour, le jugement d’adoption qu'elle attend est enfin prononcé. Mais l’épidémie de Covid-19 entraîne la fermeture des frontières.
La perturbation de l’adoption par la crise sanitaire
C’est donc en mars dernier qu’Odile et son mari ont pu voir leurs enfants pour la dernière fois. Ils attendent depuis impatiemment la réouverture des frontières pour pouvoir aller les chercher. D’autant plus qu’il est difficile de créer du lien à distance, nous explique-t-elle :
« C’était une rencontre et un temps passé avec eux formidable, on était tout début mars, on parlait du Covid-19 mais on ne se doutait pas qu’à notre retour toutes les frontières seraient fermées. J’étais un peu dans ma bulle et j’ai profité de ce séjour pour être avec mes garçons. Mais le retour a été vraiment compliqué. Il y a un lien qui commence mais c’est toujours un peu compliqué à cet âge-là de savoir s’ils ressentent qu’il y a quelque chose de particulier. »
Pour ces parents qui auraient sans doute leurs enfants chez eux sans la crise sanitaire, les premières semaines de confinement ont été difficiles à vivre et à accepter :
« Cela a été vraiment très compliqué au début du confinement, puisque c’était l’inconnu absolu. Personne ne savait combien de temps cela allait durer, si les frontières allaient rester fermées et pendant combien de temps, si on aurait des vols et un contact avec eux. »
Si les parents adoptants ont souvent l’habitude des longs délais des étapes successives d’une adoption, l’incertitude qui planait autour du confinement a été particulièrement éprouvante, surtout alors qu’ils étaient si proches de pouvoir aller chercher leurs enfants.
Le soutien des autres parents
Les familles adoptantes ont heureusement pu compter les unes sur les autres pour se transmettre des informations et se soutenir dans ces moments difficiles. Pouvoir partager son vécu avec d’autres personnes dans la même situation a été un réel appui pour Odile et son mari :
« C’est très important quand on adopte à l’étranger, de pouvoir partager avec des gens qui vivent la même chose. Chacun a des informations différentes que l’on peut recouper, parfois c’est aussi un soutien dans l’absence d’informations. On s’entraide beaucoup. »
La difficulté du manque d’échanges
Cela n’aide pas forcément l’attente et participe à mettre la patience des parents à l’épreuve, Odile et son mari ne reçoivent que peu de nouvelles de leurs enfants car l’orphelinat n’est pas équipé de tous les moyens techniques :
« Nous recevons une ou deux photos par mois, on aimerait en avoir tous les jours. On n’a pas beaucoup d’échanges avec eux, l’orphelinat est dans une zone assez reculée, c’est difficile. Mais on sait qu’ils vont bien et que leur quotidien n’a pas été trop impacté par la crise. »
Pour l’instant le couple ne sait pas encore quand il pourra récupérer ses enfants, ils espèrent les avoir avec eux dès cet été mais restent pour le moment dans l’attente de nouvelles et d’informations sur les procédures mises en place dans le pays où ils adoptent.