Grossesse et déconfinement : faut-il rester à la maison après le 11 mai ?
La maison des Maternelles- 4 min 22 s
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La professeure Alexandra Benachi est gynécologue-obstétricienne et cheffe de la maternité de l’hôpital Antoine Béclère à Clamart. Elle nous parle des risques du Covid-19 pour les femmes enceintes à l’aune du déconfinement.
Femmes enceintes, personnes à risque ?
Il y a encore assez peu de chiffres sur la contamination des femmes enceintes par le coronavirus. Néanmoins une étude a été faite au plus fort de l’épidémie dans une maternité américaine à New-York. Sur 250 femmes enceintes testées, 13% d’entre elles étaient positives et parmi ces 13%, 87% n’avaient aucun symptôme, nous explique la Pr Benachi :
« Il est donc fort probable que pour les femmes enceintes, comme pour les autres femmes jeunes, il y ait finalement peu de patientes atteintes. En revanche on sait qu’il y a à peu près le même risque que pour les femmes non enceintes à âge équivalent (entre 1 et 3%) de développer une forme sévère. Mais il n’y a a priori pas de sur-risque, sauf peut-être à partir du troisième trimestre. »
En ce qui concerne le profil des femmes qui développent des formes sévères, on note 3 facteurs aggravants principaux :
- Le surpoids : il s’agit du facteur de risque le plus important.
- Le diabète : diabète de type 1 ou 2, mais pas le diabète gestationnel.
- L'hypertension artérielle.
Pour ce qui est de la transmission du virus de façon verticale de la mère à l’enfant, la gynécologue se veut rassurante :
« Il y a des cas, mais ils sont extrêmement rares, quelques cas sont rapportés. Tout comme il y a quelques cas de fausses couches tardives, mais sans qu’on puisse établir de lien avec le Covid-19. Il y en a tellement peu que je pense qu’il ne faut pas en avoir peur. »
Faut-il retourner travailler ?
Pour notre spécialiste, les femmes au troisième trimestre de grossesse sont plus à risque, il est préférable qu’elles restent chez elles après le 11 mai :
« Je ne conseille pas aux femmes au troisième trimestre de retourner travailler, surtout si elles doivent prendre les transports en commun. Il vaut mieux rester chez soi encore un peu. Autant au premier trimestre et au deuxième, je pense qu’on peut retourner travailler, mais à partir de 25-26 semaines d’aménorrhées il vaut mieux demander un arrêt de travail. LE CNGOF (NDLR : collège national des gynécologues et obstétriciens français) ne s’est pas encore exprimé mais ça ne saurait tarder et il me semble raisonnable de conseiller à ces femmes de ne pas aller prendre les transports en commun et de s’exposer inutilement. »