Premières semaines avec son bébé, des émotions à rude épreuve
La maison des Maternelles- 55 s
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Carole Bellemin Noël est psychologue clinicienne et psychanalyste et auteure du Grand livre de mon enfant aux éditions Eyrolles. LMDM fait le point avec elle sur ces premiers jours passés avec bébé à la maison.
Des premières semaines difficiles
Une fois l’euphorie de la naissance passée, le retour à la maison peut être particulièrement difficile. C’est en partie dû à la confrontation entre le bébé réel et le bébé imaginaire, nous explique notre spécialiste :
« Au départ, bien avant la naissance, les parents se forgent une représentation imaginaire de leur enfant, ils fantasment. Au moment de la naissance il faut accepter le bébé réel et faire le deuil du bébé imaginaire. »
C’est donc un moment très particulier où l’on fait connaissance avec son enfant, et on ne se sent pas forcément parent dès la naissance. Carole Bellemin Noël nous le rappelle : il n’y a pas d’instinct maternel.
« Il y a ce qu’on appelle la préoccupation maternelle primaire. C’est Winnicott, un pédiatre et psychanalyste anglais, qui a décrit un état d’hypersensibilité, presque de dévotion de la mère vis-à-vis de son enfant qui la prépare et lui permet de s’adapter au mieux à ses besoins. Mais certaines mères ont du mal à parvenir à cet état. Ce n’est pas un instinct maternel, c’est le bébé qui fait de sa mère une mère : c’est la répétition des soins maternels et des interactions qui tisse le lien d’attachement. »
Se faire confiance
Vouloir tout faire parfaitement, c’est se rajouter une pression en mettant la barre trop haut les premiers jours. Les femmes sont épuisées après l’accouchement, il est important qu’elles puissent être aidées, mais aussi qu’elles puissent être rassurées. Se faire confiance, être à l’écoute de ses besoins et de ceux de son bébé et agir en conséquence, c’est le plus important pour la psychologue :
« Je crois qu’il faut que les mères apprennent à se faire confiance, c’est très important, qu’elles ne cherchent pas à être parfaites et qu’elles suivent ce qu’elles ressentent pour leur bébé. Ce qui est important c’est que les mères se sentent sûres d’elles-mêmes, pas coupables. L’idéal comme disait Winnicott, c’est d’être une mère « suffisamment bonne » et non pas parfaite. »
C’est pour cela par exemple que dans ces premiers temps avec son bébé il vaut mieux éviter les personnes de son entourage qui ont tendance à donner beaucoup de conseils. Se faire aider est une très bonne chose, mais des « tu devrais faire comme ça » à longueur de journée peuvent avoir un effet très néfaste sur le moral de la jeune mère.
Communiquer avec son enfant
Si cette période est très difficile, que l’on se sent irritable ou triste il ne faut pas hésiter à communiquer avec le bébé, à lui parler de ses émotions :
« On peut exprimer au bébé ce qu’on ressent, cela le réconforte, on s’adresse à lui comme à un être humain et de ce fait on l’humanise, il ne comprend pas tous les mots mais il comprend le sens de ce que dit sa mère. »