« À la fin du confinement, il y aura très peu d’enfants porteurs du virus »
La maison des Maternelles- 6 min 47 s
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À trois semaines d’un retour en classe pour les enfants, des premiers bilans sur la façon dont le virus les impacte ont pu être faits. Le Professeur Robert Cohen mène actuellement une étude sur le sujet, et nous en apprend plus sur les récentes découvertes.
Les enfants moins touchés, mais aussi moins transmetteurs
Dans les premiers temps de cette crise du coronavirus, les médecins avaient plutôt tendance à annoncer que même s’ils étaient plus faiblement touchés par les symptômes du Covid-19, les enfants étaient des vecteurs importants du virus. Alors que de nouvelles études viennent tous les jours affiner la connaissance qu’ont les spécialistes du virus, ces dernières laissent apparaître que les enfants seraient en fait moins susceptibles de transmettre le virus :
« Au début on pensait que les enfants, même s’ils ne tombaient pas souvent malade, pouvaient porter le virus très fréquemment, comme c’est le cas pour beaucoup de maladies pulmonaires. Et puis on s’est aperçu au fur et à mesure que les enfants le portaient peu. On peut dire qu’en fin de confinement, il y aura très peu d’enfants porteurs du virus. »
Les conclusions quant à la faible transmission du virus par les enfants ont notamment été tirées du cas évoqué avec le docteur Pfersdorff lors de sa dernière intervention, avec un enfant britannique de 7 ans contaminé fin janvier dans les Alpes. Après 180 tests effectués sur les personnes avec lesquelles il a été en contact, aucunes d’elles n’étaient porteuses du virus.
L’épidémiologiste ayant réalisé cette étude pour Santé Publique France, Kostas Danis, a déclaré à l’AFP « qu’il est possible que les enfants, parce qu'ils ne présentent pas beaucoup de symptômes et qu'ils ont une charge virale faible, transmettent peu ce nouveau coronavirus. »
Le professeur Cohen complète d’ailleurs en ajoutant que :
« Dans les patients (enfants) que nous avons hospitalisé dans nos lits, dans l’immense majorité des cas, c’est quelqu’un de la famille qui les a contaminés. Donc si on prend ces deux phénomènes : l’enfant est très peu porteur et il y a très peu de cas avérés de transmission de l’enfant vers l’adulte, on peut être très rassuré sur la situation des enfants. »
Repousser la date de reprise des cours, une bonne solution ?
Pour notre spécialiste, repousser la rentrée au mois de septembre n’est pas une solution acceptable :
« Être partisan d’une reprise des cours en septembre, c’est reculer pour mieux sauter. Il n’y a aucune raison que le pourcentage de personnes touchées augmente si la population reste confinée. Cela veut dire qu’en septembre, on aura la même proportion de la population qui sera susceptible d’attraper le virus. Or on pense que ceci va durer très longtemps, donc cela veut dire que si l’on voulait faire une rentrée sans risque -bien que ce terme n’existe pas en médecine- il faudrait qu’elle soit en 2022 ou en 2023. Donc ce n’est pas possible. »
C'est donc davantage sur les gestes barrières, le comportement des enfants et des professionnels qu’il va falloir travailler. Plutôt qu’un arrêt de l’école, c’est plutôt une adaptation de celle-ci aux mesures de sécurité à laquelle il faut penser :
« C’est un ensemble de précautions, à la fois pour les enfants et à la fois pour le personnel éducatif qu’il va falloir mettre en place. Personnellement, je crains plus pour les parents et les enseignants qui risquent de se transmettre le virus entre eux. Les voyages en transports en commun m’inquiètent davantage pour les parents, que pour les enfants eux-mêmes. Il va par exemple falloir supprimer les attroupements des parents devant l’école. On va devoir améliorer l’hygiène globale des écoles, le nettoyage des surfaces, l’espacement entre les tables, porter un masque va aussi être important. »
Le message du professeur Cohen est donc d’apprendre à vivre avec le risque du virus, plutôt que d’attendre qu’il disparaisse, car malheureusement à ce jour, on ne peut prévoir la fin de cette crise sanitaire.