« Les enfants de la génération ayant vécu le Covid-19 et les attentats n’auront pas forcément la même insouciance que les autres »
La maison des Maternelles- 8 min 1 s
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Hélène Romano est psychologue, spécialiste du traumatisme, elle nous parle aujourd’hui des conséquences de la crise actuelle sur nos enfants et la façon dont on peut les adoucir.
Un traumatisme
Tout d’abord, notre spécialiste ne nous cache pas que cette crise du Covid-19 aura un impact sur l’insouciance des enfants, d’autant plus si ceux-ci ont déjà vécu la lourde période qui a suivi les attentats de Paris en 2015 :
« Il est probable que les enfants de la génération qui ont vécu le Covid et les attentats n’auront pas forcément la même insouciance que les autres. Ils n’ont pas grandi avec l’innocence d’un monde protégé où la mort n’existe pas. Ils seront donc peut-être plus anxieux. »
Même s’ils n’ont pas été confrontés aux informations de façon frontale, ils ont pu percevoir l’angoisse de leurs parents, même in-utero. L’enfant est toujours en interaction avec les émotions de ses parents :
« Les parents veulent souvent que l’enfant apprenne le plus tard possible que la vie est aussi faite de souffrance, mais ces enfants le percevront, c’est inévitable. D’autre part le confinement est une perte de repère, parfois c’est positif parce qu’ils sont contents d’avoir leurs parents à la maison. Mais leur rythme de vie est perturbé et le rythme mortifère du confinement peut aussi avoir des conséquences. »
Faire face au deuil
- Perdre un proche lorsque l’on est enceinte
C’est également une réalité de cette crise, beaucoup de familles perdent des proches. Cela arrive aussi à certaines femmes enceintes qui se retrouvent partagées entre le fait de porter la vie et la tristesse de la perte d’une personne aimée. Notre psychologue les invite à beaucoup parler à leur bébé pour expliquer :
« C’est une situation très éprouvante de connaître un deuil quand on est enceinte, d’autant plus qu’en ce moment les rituels de deuil sont bouleversés. Il faut mettre des mots sur sa tristesse dire par exemple au bébé « Maman est triste car Mamie est morte, mais je suis contente que tu sois là. » Cela permet qu’il n’y ait pas de secret, de s’autoriser à pleurer et à être triste. On a le droit d’être malheureuse quand on est enceinte. »
La psychologue conseille aussi d’éviter de donner le prénom du défunt au bébé à naître en premier prénom, cela pourrait le stigmatiser, être porteur de quelque chose de lourd. En revanche, il peut être bon de créer un album photo pour raconter la vie de la personne décédée à son enfant, lui permettre de la connaître de cette façon.
- Parler de la mort aux enfants
Hélène Romano insiste sur l’importance d’utiliser de vrais termes, les plus simples possible lorsque l’on parle de la mort d’un proche aux enfants :
« On préférera dire "Elle est morte" plutôt que "Elle est au ciel". Dire que la personne est au ciel peut être anxiogène pour un enfant qui aura l’impression qu’elle le surveille ou qu’elle peut lui tomber dessus. Si l’enfant le formule ainsi, ce n’est pas pareil, mais on évite de le dire directement. »