"Il s’agit de traiter le mal à la racine” : un stage anti-récidive pour lutter contre les violences conjugales
La maison des Maternelles- 4 min 29 s
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Motivés par une volonté de changement ou bien la peur de ne plus voir leurs enfants, des hommes participent à un stage de responsabilisation pour se confronter à la violence des actes qu’ils ont fait subir à leur conjointe.
Traiter le mal à la racine
« Ce jour-là j’étais tellement en colère, je ne savais plus contrôler mes nerfs. Je lui ai mis des gifles et je suis allé chercher le bâton de la serpillère et je l’ai frappée avec. Je regrette aujourd’hui parce qu’à cause de tout ça je ne vois plus mes enfants. » explique l’un des participants au stage, père de trois enfants.
C’est cette volonté qui permet aux intervenants d’agir directement auprès des auteurs de ces violences, comme nous l’indique François Roques, directeur de l’association pour le contrôle judiciaire de l’Essonne.
« Il s’agit de traiter le mal à la racine pour prévenir toute récidive : le plus tôt on va intervenir et casser ce cycle de violence, moins on a de risques qu’elles s’aggravent et que l’on arrive à la forme la plus extrême des violences conjugales : un féminicide. »
Le stage commence par un rappel à la loi de la part d’une juriste, qui appuie sur l’importance des sanctions prévues pour les auteurs de violences conjugales, car le lien de conjugalité est un facteur aggravant pour la justice. Les femmes sont censées être en sécurité dans leur foyer.
Aider les hommes à sortir de leur déni
« Elle m’insultait, je voulais qu’elle se taise, je l’ai poussée et elle est tombée de sa chaise, elle avait un bleu puis elle est partie déposer plainte. » témoigne l’un des hommes présents.
Les intervenants font face à beaucoup de cas où les hommes relativisent leurs violences, attribuant une part de la responsabilité à leur conjointe, comme explique François Roques :
« Il y a très souvent de la banalisation et de la minimisation, donc le premier travail avec ces auteurs de violences conjugales c’est qu’ils arrivent à l’identifier. Il faut qu’ils comprennent que les comportements, les gestes, les paroles qu’ils ont eus, relèvent de la violence. »
Déconstruire les mécanismes
Le travail des organisateurs du stage est également d’identifier les mécanismes de violence de ces hommes et de les aider à les déconstruire :
« Quand on discute et qu’on pousse les choses, on trouve le dysfonctionnement, ce qui les fait réagir violemment. On va essayer de dérouler toute cette problématique de leur rapport à la violence. Une fois que c’est identifié, on travaille sur la responsabilisation. On n’est jamais que le seul auteur de la violence et que le seul responsable. »
Donner des solutions
L’objectif est aussi de montrer à ces hommes qu’il y a toujours une solution autre que les comportements violents : partir en courant lorsque l’on sent qu’on ne va pas réussir à gérer la situation, partir une heure ou deux pour se calmer. François Roques les invite aussi à se concentrer sur leur parentalité :
« On finit toujours par aborder le problème des enfants, on sait que c’est le sujet qui peut faire en sorte qu’un homme peut engager une dynamique de changement et réaliser une introspection sur son rapport à l’autre par rapport à la violence. »
Des échanges qui semblent porter leurs fruits : le taux de récidive chez les participants à ces stages ne dépasse pas les 3%.
A noter:
17 : le numéro d'urgence/ 114 : le numéro de signalement par SMS/ 3919 : le numéro d'écoute et d'accompagnement/ arretonslesviolences.gouv.fr : le site internet d'accompagnement pour les violences sexistes et sexuelles