"Refuser le papa à l'accouchement, c'est la solution de facilité" : le coup de gueule d'un gynécologue
La maison des Maternelles- 2 min 42 s
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Nous avions déjà évoqué son nom parmi les opposants à l'interdiction de la présence des pères lors des accouchements : le Professeur Philippe Deruelle maintient son opinion sur le sujet et nous parle du protocole mis en place pour respecter au mieux le projet de naissance de ses parturientes.
« On a mis en place une procédure qui "enchaîne" le papa à la maman. C'est difficilement acceptable du jour au lendemain de décider que le papa ne peut plus assister à l'accouchement. Je crois qu'on peut maintenir leur présence en mettant en place une organisation extrêmement militaire et rigoureuse. Le papa reste, confiné avec son épouse dans la salle de naissance. On met en place ce qu'il faut pour protéger les soignants. Si le papa doit aller manger, il doit avoir prévu au préalable son sandwich, sinon il ne mange pas. S'il doit aller aux toilettes et qu'elles ne sont pas dans la salle, il doit sonner pour demander à y aller. S'il y va on nettoie toute les surfaces, etc. Il y a vraiment moyen d'éduquer les parents, les couples et en particulier les papas à cette situation. »
Son opinion est assez débattue dans la communauté des gynécologues obstétriciens, le Pr Deruelle nous apprend même que sa décision est un peu critiquée :
« On m'accuse de temps en temps de légèreté, moi je ne crois pas. Je pense qu'au contraire, il y a quelque chose dont il faut qu'on se préoccupe, c'est le risque qu'on pourrait provoquer des dépressions post-partum, des situations violentes autour de cette crise. »
Pour lui, le fait d'interdire les conjoints lors de l'accouchement, c'est choisir la solution la plus facile :
« Dire "on n'accepte pas les papas, point barre" : c'est la solution la plus simple. C'est vrai que l'inverse nécessite une vraie réflexion d'organisation que peut-être toutes les maternités ne peuvent pas mettre en place. J'imagine que dans des maternités où il y a des soignants qui sont particulièrement atteints et malades en nombre, c'est plus compliqué. Mais je pense qu'on doit être capable de l'expliquer. C'est vraiment une question d'information. Il faut dire pourquoi on le fait, pourquoi on n'a pas été capable d'accueillir le père, je crois que c'est le plus important aujourd'hui. »
Un avis qui redonnera peut-être de l'espoir à certaines femmes sur le point d'accoucher. Le Pr Deruelle a d'ailleurs publié une fiche informative à l'intention de ses collègues sur le dispositif mis en place dans son service.