Allaitement : qu'est ce que le sevrage naturel ?
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Patricia Coutable est conseillère en lactation, elle nous aide aujourd’hui à comprendre les différents paramètres du sevrage naturel.
Le sevrage naturel, une définition
Il s’agit du fait d’allaiter son enfant aussi longtemps qu’il le désire. Le sevrage survient dans ces cas-là entre 2 et 6 ans. Petit à petit, l’enfant se détache du sein maternel, notamment du fait de la diversification alimentaire. Parfois il n’émet pas le besoin de téter pendant plusieurs jours et peut revenir pour une tétée qui est alors davantage un « câlin » qu’un réel besoin alimentaire. Cela permettrait selon certains spécialistes de rendre l’étape du sevrage moins brutale pour l’enfant et respecterait davantage ses besoins physiologiques. Un avis que partage notre conseillère en lactation :
« Si les dents de lait s’appellent ainsi, ce n’est pas pour rien. Elles tombent à six ans. Physiologiquement durant toute la petite enfance, les enfants ont besoin de produits laitiers, donc autant que ce soit le lait de sa mère si elle le désire. »
6 ans, c’est long non ?
Dans notre pays et notre société, allaiter un enfant jusqu’à 6-7 ans peut faire un peu peur et surtout créer du débat autour de soi. Il faut d’abord savoir qu’il n’est pas rare que le sevrage naturel survienne avant, car avec l’apport d’autres aliments, l’enfant peut tout à fait cesser de ressentir le besoin de téter. Par ailleurs, entre 3 et 6 ans, la maman peut discuter avec son enfant, par exemple pour définir les meilleurs moments de la journée pour l’allaiter, lui indiquer qu’elle préfère que les tétées aient lieu à la maison, surtout si celle-ci travaille et que l’enfant va à l’école. C’est ce que nous explique Patricia Coutable :
« Si la mère travaille, que bébé est à la crèche ou qu’il est diversifié, il n’est au sein que lorsqu’il est avec sa mère. Chez des grands enfants (3-6 ans) ça peut être une tétée par semaine qui rassure tout le monde. »
Sevrage naturel ne signifie donc pas qu’un enfant de 4-5 ans reste pendu au sein de sa mère toute la journée, ce n’est pas le même rapport à la tétée qu’un tout petit. Toutes les femmes qui le désirent peuvent donc mettre à bien leur projet de sevrage naturel, sauf contre-indication médicale évidemment, et le travail ne doit pas être un frein à leur choix.
Un sujet de plus en plus débattu
Bien qu’il ne semble pas forcément qu’il y ait beaucoup plus de mères qu’auparavant qui choisissent l’allaitement non-écourté, on parle de plus en plus de ce sujet qui se prête souvent à des polémiques. Pour Patricia Coutable, cela est dû au fait que par nature, nous avons besoin de voir les autres faire les choses de la même façon que nous. Elle plaide pour que les femmes cessent de se juger entre elles et que l’allaitement puisse être une décision épanouie et propre à chacune :
« Les femmes qui choisissent le sevrage naturel sont en minorité et comme toutes minorités souvent jugées, ces femmes deviennent revendicatrices voire jugeantes à leur tour avec les femmes qui n’allaitent pas ou sèvrent leur enfant plus tôt. Aujourd’hui, dès qu’on parle d’allaitement, on est dans l’excès, c’est tout l’un, tout l’autre. Pourtant l’allaitement, ce n’est pas blanc ou noir, il y a mille variantes et l’allaitement ne regarde que la femme et le couple. »
Par conséquent n’est pas parce qu’une pratique est minoritaire dans notre société, qu’elle est nécessairement malsaine. Dans d’autres pays, la question du sevrage naturel ne se pose même pas. D’autre part, chaque femme est différente et toutes ne se sentent pas forcément prête à allaiter, ou allaiter longtemps, certaines ne peuvent tout simplement pas. Il faut donc en finir avec les jugements qui culpabilisent tel ou tel choix posés par les mamans.