Des échographies imprimées en 3D pour les parents non-voyants
La maison des Maternelles- 2 min 12 s
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L’échographie : une frustration pour les personnes non-voyantes
Les échographies de grossesses sont des étapes inoubliables pour les jeunes parents. Elles constituent un premier contact visuel avec le fœtus. Un moment chargé d’émotion dont certains jeunes parents ne peuvent pas profiter.
Effectivement, pour les personnes ayant une déficience visuelle, l’échographie classique ne permet pas de vivre pleinement ce premier contact avec l’enfant. L’échographie peut alors s’avérer très frustrante pour ces jeunes parents.
Selon l’OMS, 253 millions de personnes sont déficientes visuelles dans le monde. En France, 1,7 million de personnes sont atteintes d’un trouble de la vision.
C’est afin d’aider les déficients visuels que le docteur Jean-Marc Levaillant, échographiste et le docteur Romain Nicot, chirurgien maxillo-facial et spécialiste de l’impression 3D ont mis au point une innovation : les échographies imprimées en 3D. L’impression tridimensionnelle prénatale a fait l’objet d’essais cliniques et est à présent disponible pour les parents depuis 6 mois.
Une innovation pour plus d’égalité
Disponible au service d’échographie de l’hôpital Armand Brillard à Nogent-sur-Marne (Groupe Ramsay), le Dr Levaillant reçoit des patients malvoyants ou non-voyants pour ces échographies d’un nouveau genre.
Le spécialiste nous explique :
« Pour nous, comme pour les futurs parents, c’est terriblement frustrant. Parce qu’on délivre des images de plus en plus précises sur l’écran. On essaye de les décrire le plus minutieusement possible. Mais on ne pourra jamais leur montrer cette belle image. Donc on a décidé de trouver une solution. »
Afin de redonner à la consultation médicale des échographies toute sa charge émotionnelle pour les personnes déficientes visuelles, les deux docteurs ont imaginé une échographie prénatale en impression tridimensionnelle. Le résultat est fait à partir de clichés échographiques, l’impression 3D retransmet l’information sous la forme de moulages du visage et du corps du fœtus.
Ainsi les parents peuvent découvrir en relief le fœtus entier à partir de 12 semaines ainsi que le visage du bébé à partir de 24 semaines.
Le Dr Levaillant nous explique le procédé pour ce faire :
« Pour modéliser en 3D, on va partir du volume qu’on a enregistré dans la machine. On va ensuite le transformer dans un format spécial qui s’appelle le point STL. Ensuite on va l’injecter dans une imprimante 3D, qui va nous sortir un modèle en plastique. »
Pour Michaël et Marie, tous deux non-voyants, cette innovation permet une première rencontre avec leur fille. Michaël nous explique :
« Quand on est non-voyant, ça peut parfois être très frustrant d’assister à une échographie. Si la personne qui fait l’échographie ne décrit pas ce qu’il se passe. Tout l’aspect visuel nous échappe. Nous n’avons absolument aucune donnée ».
Une semaine après avoir fait l’échographie, les jeunes futurs parents ont pu découvrir en compagnie du docteur Levaillant, le modèle 3D du visage de leur fille.
Un moment fort en émotion pour les jeunes parents qui ont pu grâce à cette impression 3D, découvrir les différentes parties du visage : « On sent le nez, le menton, on sent tous les détails ! » se réjouit le jeune papa.
L’ambition à présent du Dr Levaillant, c’est d’élargir l’utilisation de cette technique à plus grande échelle :
« Il faut que ces parents soient sur un même plan d’égalité que les autres, à l’heure où les notions d’accessibilité et d’inclusion sont au cœur du débat sociétal. »