Mon enfant a-t-il besoin de voir un psy ? [vidéo intégrale]
La maison des Maternelles- 6 min 4 s
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Anxiété, troubles de sommeil, difficulté à s'alimenter... Les enfants peuvent présenter de nombreux troubles qui inquiètent les parents. LMDM s'est entretenu avec Bruno Falissard, pédopsychiatre et auteur du livre Soigner la souffrance psychique des enfants aux éditions Odile Jacob.
LMDM - Pouvez-vous déjà décrire ce qu'est une souffrance psychique ?
Bruno Falissard : Malheureusement, on connaît tous dans notre vie la souffrance psychique : une rupture sentimentale, un deuil… On souffre mentalement. Et bien cette souffrance peut toucher aussi les enfants.
Le terme "psychiatrie" peut faire peur à beaucoup de gens...
Il ne faut pas ! Nous on s'occupe des gens qui sont en souffrance psychique, et nous sommes là pour les soigner comme un médecin va soigner une douleur.
L’OMS dit que les maladies mentales sont celles qui peuvent le plus impacter la vie future des enfants touchés. En un mot, quelles sont ces maladies ?
Ça dépend des tranches d'âge. Chez le tout-petit, on va avoir des problèmes de sommeil, d'alimentation. Chez les plus grands, cela peut être des problèmes d'apprentissage, des problèmes de relation aux autres, avec des troubles du comportement. Certains mordent, tapent, mentent, volent... Ils vont se faire détester des autres et souffrir de cette haine.
Commençons par les tout-petits : vous voyez des bébés en souffrance psychique ?
Chez les tout-petits, c’est plus rare, mais cela existe. Par exemple, il y a l'anorexie mentale du nourrisson. Elle n'est pas facile à diagnostiquer, car il y a plein de causes qui peuvent faire qu'un enfant ne mange pas bien, mais parfois ce sont des causes psychiques. Ou bien le mérycisme, avec des enfants qui régurgitent et qui mâchent sans arrêt.
Comment vous travaillez avec ces enfants ?
À une consultation, on a toujours une famille en face de soi. On essaye de comprendre quand et comment les troubles ont pu commencer. On essaye de comprendre les interactions familiales pour les aider. La bonne nouvelle, c'est que souvent ça marche bien.
Est-ce que vous recevez des gens dont l'enfant ne nécéssitait pas spécialement de prise en charge ?
On ne se dit jamais que le parent n'aurait pas dû venir ! On accueille toutes les personnes qui ont une crainte par rapport a leur enfant, et c'est complétement justifier. Et il faut être honnéte, nous, ça nous rassure : on a une consultation avec un enfant qui va bien, on peut dire à l'enfant et aux parents que tout va bien, les rassurer. Il ne faut pas hésiter car une consultation ce n'est pas grand chose !
Vous écrivez dans votre livre que la plainte ne vient jamais de l'enfant, et que souvent lui-même ne comprend pas trop ce qu'il fait en consultation...
Oui, la plainte ne vient souvent pas de l’enfant ! La première question que je lui pose c'est : "pourquoi tu viens me voir aujourd'hui ?". Les enfants n'osent pas répondre, mais surtout, ne savent pas ! Un enfant qui bouge trop, c'est normal pour lui. Un enfant qui se lève sans arrêt à l'école, lui trouve ça très bien. S'il n'apprend pas et a de mauvaises notes... et bien après tout, la vie ce n'est pas que les notes ! Par contre, l'entourage est inquiet. Et ça, ça participe à la complexité du métier.
Qui consulter ?
Il ne faut pas hésiter a consulter, mais pas forcement un pédopsychiatre de suite, déjà car il y a beaucoup d'attente, ensuite les pédopsychiatres vont traiter les problèmes les plus importants.
Si vous avez une crainte par rapport à votre enfant, parlez-en d'abord à votre médecin généraliste ou pédiatre. Vous pouvez aussi aller consulter un psychologue en cabinet, une ou 2 consultations peuvent suffire.
Si vraiment la situation ne va pas, que le maître d'école, l'entourage, vous font part d'inquiétudes plus grandes, dans ce cas, consultez un pédopsychiatre.