Troubles de l'oralité : bébé ne veut pas manger
La maison des Maternelles- 1 min 5 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 21/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 22 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 20/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 22 min
Le moment de manger est devenu une véritable lutte. Et pour cause, votre enfant refuse de porter en bouche ce que vous lui avez préparé. Certaines textures ou aliments ne passent pas. Si cela vous parle, peut-être que votre enfant souffre de troubles de l’oralité. Quelles en sont les manifestations ? Comment le diagnostiquer et prendre en charge votre enfant ? Pour nous éclairer, nous avons demandé les conseils de Stéphanie Plommet, psychomotricienne et Charline Grossard, orthophoniste référente des groupes Croque en bouche et Amuse bouche au sein du service de psychiatrie de l’enfant et l’adolescent à la Pitié Salpêtrière.
Troubles de l’oralité, qu’est-ce que c’est ?
Les troubles de l’oralité sont une manifestation soit d’une hypersensibilité, soit une hypo-sensibilité sensorielle qui concerne les goûts et les odeurs. Par exemple, les enfants vont refuser de goûter de nouvelles textures, de nouveaux aliments, ils vont avoir du mal avec la brosse à dents. Souvent, il s’agit d’enfant qui ont peu exploré l’espace de la bouche quand ils étaient bébés. C’est-à-dire au moment de porter les objets à la bouche.
« Mon enfant est un petit mangeur » : est-ce un signe ?
Petit mangeur ou très sélectif, en cas de trouble de l’oralité, certains enfants vont manger des aliments et en éviter soigneusement d’autres. Ce sont soit des aliments particuliers, soit un pan très large d’aliments. Parfois, ils vont refuser les morceaux au moment du passage du mixé aux morceaux durant la diversification.
Diagnostiquer les troubles de l’oralité
En cas de doute, les parents doivent aller faire diagnostiquer ces potentiels troubles. Stéphanie Plommet explique la marche à suivre :
« Il faut d’abord passer par un médecin ou un pédiatre car nous -les psychomotriciens et orthophonistes- sommes des auxiliaires médicaux. Donc pour nous consulter, il faut une prescription médicale. Ensuite, on fait un bilan sensoriel et moteur qui va permettre de voir comment l’enfant s’ajuste aux différentes stimulations, s’il a une irritabilité tactile. »
Troubles avérés, vers qui se tourner ?
Si votre enfant a réellement des troubles de l’oralité, l’idéal est une prise en charge précoce ET pluridisciplinaire. Un trio, psychomotricien, psychologue et orthophoniste est très conseillé selon Stéphanie Plommet :
« La bouche, l’irritabilité tactile, la posture, l’émotionnel : tous ces aspects sont souvent liés. Avec bien sûr un travail des parents à côté à la maison, on avance main dans la main. Le psychomotricien va travailler sur tout le corps de l’enfant, à la fois sur l’aspect sensoriel mais aussi le tonus ou la posture. L’orthophoniste va travailler sur l’exploration de la bouche. »
À la maison, comment faire ?
Afin de continuer la prise en charge à la maison, nous avons demandé conseil à une psychomotricienne et une orthophoniste.
Pour Charline Grossard, orthophoniste, les parents doivent réinstaurer un véritable moment du repas :
« Il faut donner l’exemple. Le parent ne doit manger que à table et ne va pas grignoter dans son coin. Le but est que le repas soit un moment convivial. Manger ça se prépare bien avant le repas : on peut faire la cuisine avec l’enfant, c’est hyper important, c’est un moment de plaisir et les enfants sont hyper fiers de montrer ce qu’ils ont fait. En plus, ça les intéresse de voir la transformation des aliments. Par exemple, j’ai fait une séance avec du pop-corn, vous n’imaginez pas le succès ! Ou tout simplement : enrouler des bouts de saucisse dans de la pâte, mettre du fromage dessus... Ce n’est pas dangereux et il n’y a pas besoin de couverts ! »
Pour Stéphanie Plommet, psychomotricienne, développer le sensoriel est important :
« Il faut faire d’abord toucher avec les mains l’aliment que l’enfant découvre. Ensuite il pourra le mettre à la bouche et saura à quoi s’attendre comme sensation. Peu importe s’il se salit. L’ajustement postural est important : l’enfant doit être bien installé sur sa chaise, les pieds à plat sur un appui, pas dans le vide. Quand nous adultes allons dans un bar, c’est pareil, la première chose qu’on fait sur une chaise haute c’est de chercher un appui pour nos pieds, ça stabilise la posture. »