Daddy blues : quand le baby blues touche les pères
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Le baby blues, un vortex d’émotions
Tout d’abord, il faut rappeler ce qu’est le fameux baby blues. Le baby-blues, c’est ce qu’on appelle communément la « petite déprime » liée à la naissance d’un bébé.
C’est un état où les mères sont hypersensibles, ressentent des émotions contradictoires, qui ne sont pas forcément la joie et le bien-être total, attendus et véhiculés par certains mythes.
La grossesse peut déjà soulever un afflux de souvenirs et d’émotions qui arrivent à pleine conscience à la période de la naissance. De manière générale, le baby blues apparaît entre le troisième et dixième jours suivant l’accouchement.
Quand le baby blues touche le papa
Ce que l’on appelle « le daddy blues » est une expression qui n’a pas été consacrée par la médecine. Mais de plus en plus, cette réalité est évoquée. Le père peut connaître une période de fragilité émotionnelle, une perte de repères. Il peut commencer à douter de ses capacités à être père.
L’homme ne vivant pas l’expérience de la grossesse comme la mère, l’arrivée du bébé peut provoquer un chamboulement, des fois d'autant plus important. Le pédopsychiatre, le Docteur Luis Alvarez explique :
« Le blues du papa peut s’expliquer par le fait que l’homme est souvent en "retard" par rapport à la mère. N’ayant pas vécu l’expérience de la maternité, à l’arrivée du bébé, c’est comme s’il devait prendre un train en marche qui est déjà à toute allure ! »
Pour le spécialiste, le plus souvent, notre société invite à idéaliser l’arrivée d’un bébé. Et il y a donc un fossé entre l’idéal et la réalité. La paternité est fantasmée et le père peut avoir du mal à trouver sa place.
C’est pour cela qu’il est important aussi pendant l’accouchement, que le père puisse jouer un rôle actif.
Daddy blues et dépression ?
Le daddy blues entraîne rarement un équivalent d’une dépression du post partum. Mais la fuite du père dans ses nouvelles responsabilités peut entraîner de nombreuses discordes selon le Docteur Luis Alvarez :
« Le daddy blues entraîne souvent de nombreuses disputes avec la conjointe et provoque aussi une non rencontre avec l’enfant. Il faut savoir faire preuve de diplomatie et trouver les mots pour établir le contact si l’on se sent dans ce cas là. Le baby blues est naturel. Il est normal de se sentir en échec au début dans la rencontre avec son bébé. »
Comment agir ?
Pour le Docteur Tania Ikowsky, médecin de PMI (Protection maternelle et infantile) à Paris, il est important de verbaliser :
« C’est déstabilisant pour la maman car quand une mère se sent mal, une grande partie du traitement est de se sentir épaulée par son conjoint. Le baby blues du papa est une réalité, c’est moins évoqué mais il faut absolument l’accompagner. C’est notamment le rôle des professionnels de la petite enfance. On peut s'aider avec les groupes de parole de pères. À la maternité, c’est souvent difficile pour le papa de voir un psychologue (car ils sont plutôt centrés sur la mère) mais il peut en parler à une puéricultrice de PMI ou son médecin par exemple. D’autre part, pour l’aider à s’ajuster doucement il ne faut pas hésiter à en parler à l’entourage, la famille, et garder un maximum de vie sociale pour éviter de vivre en vase clos à 3 : c’est ça qui va aider à s’adapter à cette nouvelle vie ! »