« En salle d’attente, sur 10 femmes, il y a 3 ou 4 femmes victimes de violences conjugales »
La maison des Maternelles- 1 min 23 s
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Les soignants tirent la sonnette d'alarme. Sur 10 femmes présentes dans leurs salles d’attente, il y a 3 à 4 femmes victimes de violences conjugales.
Dans une tribune publiée sur le site de L’Obs le 18 novembre 2019, 65 médecins appellent à agir. Ils proposent de reconnaître le médecin comme « personne-ressource, premier recours de la femme victime » et appellent les praticiens à utiliser des outils de dépistage comme des questionnaires simples. Il en existe déjà, comme le « Woman Abuse Sceening Tool » ou WAST, un questionnaire de huit questions claires et ouvertes pour aider à identifier les actes de violence.
Pour le sage-femme Adrien Gantois, signataire de la tribune, il y a un véritable devoir du personnel soignant à identifier ses victimes :
« Est-ce que quelqu’un vous a déjà fait souffrir physiquement ou moralement dans votre vie ? Pour nous, ne pas poser cette question, ne pas mettre en place un parcours adapté, revient à une non-assistance à personne en danger ».
Dans la tribune de novembre 2019, les soignants demandent les moyens de se former par la mise en place de formations continues. Ils réclament aussi la création de réseaux entre les professionnels et les associations.
Accompagner pour rompre l’isolement des victimes
Dans la pratique, Adrien Gantois explique la marche à suivre avec ces patientes :
« On va leur proposer de faire un certificat, de porter plainte. L’idée est de les rassurer et de les accompagner dans ce contexte, car quand on est victime de violences, on a besoin d’avoir du soutien. »
Le secret médical respecté
Pour la plupart des praticiens ainsi que le sage-femme Adrien Gantois, il est impératif de conserver le secret médical avec ces victimes de violences :
« Il n’est pas question de signaler les cas de violences. Nous sommes garants du secret médical afin qu’elles puissent elles-mêmes prendre la décision. C'est très important. »
Une machine judiciaire peu efficace
Il y a encore de véritables progrès à faire dans la prévention des féminicides. Selon le rapport de l’Inspection Générale de la Justice paru en novembre 2019, dans 41% des cas, les victimes avaient rapporté les faits aux forces de l’ordre, mais dans les plaintes précédant le féminicide, 80% avaient été classées.
A noter:
Le 39 19 est le numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Appel anonyme et gratuit 7 jours sur 7, de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h les samedi, dimanche et jours fériés.