« Les directeurs d’école n’en peuvent plus ! »
La maison des Maternelles- 1 min 30 s
- extrait
- tous publics
Du même programme
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 21/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du jeudi 21 novembre 2024 diffusé le 21/11 | 22 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles La maison des Maternelles à votre service diffusé le 20/11 | 33 min
- La maison des Maternelles La maison des Maternelles Émission du mercredi 20 novembre 2024 diffusé le 20/11 | 22 min
Samedi 21 septembre, Christine Renon a mis fin à ses jours dans l’enceinte de l’école maternelle dont elle était directrice. Un geste désespéré qui a mis au jour les extrêmes difficultés et les mauvaises conditions de travail des directeurs et directrices d’écoles en France.
Ils seraient 1 sur 4 à se déclarer en burn-out. La cause : 98 % des directeurs d’école sont aussi enseignants. Ils doivent quotidiennement jongler entre leur classe et la gestion d’un établissement scolaire. Le tout pour environ 150 euros de plus par mois qu’un enseignant classique.
Christine Renon avait envoyé une lettre à plusieurs collègues directeurs d’école ainsi qu’un l’inspecteur de sa circonscription, avant son geste fatal. Dans ces lettres elle décrit son mal-être en utilisant des mots forts comme : « épouvantablement fatiguée », « épuisée », « très éprouvée ».
Audrey Lalanne, déléguée nationale du syndicat SE-Unsa pour les enseignants des écoles et elle-même directrice, tire la sonnette d’alarme.
LMDM – Pourquoi êtes-vous en colère ?
Audrey Lalanne - Aujourd’hui être directeur c’est certes très motivant, mais c’est épuisant. C’est vraiment difficile à gérer et tous les directeurs le disent : ils n’en peuvent plus !
Le mal-être est dû aux conditions de travail, à toute la charge de travail, aux nombres de missions, de tâches qu’il y a à effectuer quotidiennement. Il faut tout faire dans l’immédiat, il y a tout le temps urgence. Être directeur c’est une pression permanente. Une pression avec la hiérarchie, avec les parents d’élèves, voire avec les collègues. Et pour tout gérer au quotidien, on est tout seul.
Décrivez-nous le quotidien d’un directeur d’école.
La difficulté est que l’on a le droit à 1 journée par mois durant laquelle quelqu’un prend en charge notre classe afin de nous permettre de nous consacrer à des tâches de direction. Cela signifie que le reste du temps on le fait avant la classe, entre midi et deux, après la classe, le mercredi ou le week-end. Donc cela empiète évidemment sur notre temps de préparation en tant qu’enseignant mais aussi sur notre vie personnelle.
Quels changements demandez-vous ?
Cette souffrance au travail n’est absolument pas tolérable et il y a vraiment urgence à agir. Pour améliorer la situation on a vraiment besoin de plus de temps. Du temps donné aux directeurs en dehors de la classe pour se consacrer à la direction. On a également besoin d’alléger toutes les tâches qui sont demandées au directeur, et peut-être de redéfinir la fonction de directeur.