Garder sa culotte chez le gynéco
La maison des Maternelles- 48 s
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Et si vous pouviez garder votre culotte pendant un frottis ? C’est désormais possible grâce à Marie Rimbault-Joffard. Âgée de 37 ans, professeure d’allemand à l’origine, la jeune femme ne pensait pas un jour consacrer son temps et son énergie au bien-être des femmes. Mais son parcours de vie l’a poussé à œuvrer pour que les femmes aient le choix.
Marie Rimbault-Joffard a passé beaucoup de temps chez les gynécologues dans le cadre d’un parcours PMA. Là elle a pu constater qu’aucun moyen n’était mis en place pour respecter sa pudeur. Avec l’aide de son compagnon, qui travaille dans le milieu gynécologique, elle a inventé et développé Imagyne, la première culotte gynécologique qui respecte l’intimité des patientes.
La Maison des Maternelles - Quel constat avez-vous pu dresser ?
Marie Rimbault-Joffard - J’ai réalisé des sondages. Et je pense, au passage, que nous aurions besoin aujourd’hui de vraies enquêtes scientifiques pour évaluer le ressenti des femmes. Car de mes propres sondages j’ai pu constater qu’environ 1 femme sur 2 estime que sa gène n’est pas suffisamment prise en considération lors d’un examen gynécologique. Et 36 % d’entre elles ont tendance à ne pas réaliser régulièrement leur suivi notamment en termes de dépistage du cancer du col de l’utérus à cause de la peur de l’examen gynéco. Et ça va même plus loin, puisque j’ai environ 18 % des répondantes qui ont indiqué que cela pouvait même les pousser à négliger leur contraception.
Je pense donc que l’on sous-estime les conséquences de la peur de l’examen gynécologique.
Quelles sont les principales angoisses des femmes ?
Alors il y a évidemment la peur de la douleur, la peur d’être jugée. Et d’après le sondage que j’ai fait c’est ce moment lors duquel les femmes doivent écarter les jambes avec parfois le soignant qui est juste en face et qui a mis la lumière en plein phare. C’est un moment de gêne extrêmement fort. Donc trouver des solutions pour diminuer cet inconfort me semble être une étape importante.
On ne peut pas avoir un seul examen gynécologique uniformisé pour toutes les situations. Et s’adapter en fonction du vécu des femmes, de leurs peurs et de leurs angoisses c’est aussi mieux les prendre en charge.
Quels sont les moyens pour lutter contre cet inconfort ?
Il en existe de nombreuses. Ne serait-ce que le fait de proposer un drap à la patiente. Il y a également la possibilité de proposer d’autres positions à la patiente. C’est quelque chose qui se fait très peu en France mais qui, je pense, est à reconsidérer dans la formation des soignants.
Et, désormais, votre culotte gynécologique…
Ce sous-vêtement a l’avantage, d’après les tests que l’on a pu faire jusqu’à présent, c’est-à-dire 150, pour certaines patientes d’enlever complètement le sentiment de nudité. Et pour ce fameux moment où l’on écarte les jambes en position gynécologique, de ne plus avoir cette difficulté d’exposition brutale de son intimité. Je pense même que cette culotte permet de compenser, dans certains cas, l’inconfort de la position gynécologique qui est quand même reconnue pour être assez humiliante et inconfortable.
Comment se présente votre produit ?
On s’est rendu compte que le plus simple, pour apporter un confort familier aux femmes, était une culotte, tout ce qu’il y a de plus basic. Elle se présente donc sous la forme d’une culotte ou d’un shorty en matière extrêmement confortable. La culotte est bien étirable pour les besoins de l’examen s’il faut écarter plus ou moins le tissu en fonction des anatomies. Et ce shorty a une fente qui se situe au niveau de l’entrée du vagin.
Où en est le projet aujourd’hui ?
Nous avons fait une campagne de crowdfunding en juin et juillet 2019, ce qui nous a permis de rassembler 5500 euros de précommandes. C’était indispensable pour pouvoir lancer la première série. Actuellement nous finalisons le prototype qui sera fabriqué par notre fabricant textile Le Mahieu situé du côté de Lille.
Une fois que l’on aura les premiers retours de cette version en tissu, à la fois des patientes et à la fois des professionnels de santé, on pourra éventuellement l’améliorer, l’adapter. Parce qu’on s’attend, en fonction des pratiques, qu’il puisse y avoir des besoins de modifications.
Et vos projets futurs ?
Nous allons également, dans les mois à venir, concevoir et élaborer une version à usage unique pour les soignants. Pour que les soignants sensibilisés à cette question puissent avoir un modèle dans leur cabinet et le proposer aux patientes qui en ont besoin.
Nous travaillons avec un cabinet de gynécologue qui participe aux tests et nous avons rencontré des femmes qui ont subi des violences sexuelles pendant leur enfance, et d’autres qui ont une histoire personnelle qui fait que cet examen gynécologique est encore plus compliqué que pour d’autres femmes. Pour ces dernières, la culotte gynécologique a apporté énormément de bien-être.
A noter:
Les premières culottes gynécologiques sont désormais disponibles à 21€ de la taille S à la taille XXL sur le site www.imagyne.fr.