La pré-éclampsie : grossesse à risque
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Qu’est-ce que la pré-éclampsie ?
La pré-éclampsie est une maladie fréquente de la grossesse, qui concerne, chaque année, 40 000 femmes en France, comme l’indique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Elle survient après la vingtième semaine d’aménorrhée, soit au milieu du second trimestre. Elle se caractérise par une élévation de la pression artérielle, comme l’explique le docteur Thierry Harvey, chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Diaconesses à Paris :
« Théoriquement, le placenta s’implante dans la paroi de l’utérus. Mais parfois cette implantation ne se fait pas correctement, ce qui crée une moins bonne vascularisation du placenta. Des gouttelettes de débris placentaires et de cellules fœtales vont se libérer dans la circulation sanguine de la mère ce qui peut entraîner une augmentation de la pression artérielle chez la mère et peut provoquer ensuite, une foule d’autres problèmes. »
Symptômes et diagnostic
Les symptômes de la pré-éclampsie sont :
- Maux de tête dans l’arrière du crâne,
- Trouble visuel (hypersensibilité à la lumière, « mouches » ou taches devant les yeux),
- Trouble auditif, et acouphènes,
- Œdèmes des jambes, des mains ou des doigts,
- Douleurs abdominales ou vomissements,
- Diminution ou arrêt des urines,
- Prise de poids brutale.
La pré-éclampsie nécessite ensuite une prise en charge à l’hôpital pour qu’elle soit diagnostiquée par des professionnels de santé, comme le rappelle le spécialiste :
« On vérifie la pression sanguine et les protéines dans les urines, c’est pourquoi on demande à la femme enceinte de faire pipi sur une bandelette. Si la tension artérielle est élevée et qu’il y a de l’albumine (une sorte de protéine) dans les urines, il y a pré-éclampsie. Il peut y avoir des faux positifs, on demandera une albuminurie sur un nouvel échantillon ou un test sur 24 heures. »
Les facteurs de risque
- Un antécédent de pré-éclampsie,
- Une première grossesse,
- Une grossesse multiple,
- Une obésité,
- L’âge : moins de 18 ans ou plus de 40 ans,
- Une hypertension chronique ou une pathologie rénale ou un diabète,
- Une maladie auto-immune,
- Des antécédents familiaux de pré-éclampsie,
- Un syndrome des ovaires polykystiques.
La prise en charge
Quand la pré-éclampsie est diagnostiquée, le personnel de santé peut décider d’hospitaliser la future mère ou la laisser rentrer chez elle mais en effectuant un suivi régulier de son état et de celui de son bébé : monitoring, échographies pour suivre la croissance du fœtus, contrôle de la tension. Comme rappelle le docteur Harvey :
« L’enjeu de la prise en charge consiste à prolonger la grossesse le plus longtemps possible, afin de libérer l’enfant à une période acceptable de son développement. »
Les risques
Comme le fait savoir l’Inserm, la pré-éclampsie est responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés en France et reste, la deuxième cause de décès maternel (environ 20 décès par an) après les hémorragies de la délivrance. Parfois, pour sauver la maman, il faut déclencher l’accouchement, que le fœtus soit viable ou pas, comme l’explique le gynécologue :
« Lorsque la pré-éclampsie est sévère, elle peut affecter de nombreux organes et provoquer des problèmes graves. C’est pourquoi on fera accoucher plus tôt une patiente si son état est grave ou se détériore. La pré-éclampsie provoque la contraction des vaisseaux sanguins, ce qui entraîne une pression artérielle élevée et un flux sanguin réduit qui peut affecter différents organes, tels que le foie, les reins et le cerveau. On ne peut jamais savoir quels organes seront atteints ni dans quel ordre. Il faut donc être extrêmement vigilant. »