IVG : tout savoir sur l’interruption volontaire de grossesse
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IVG, 2 méthodes sont possibles
Il faut savoir qu’en France, le délai légal pour avorter est fixé à 14 semaines de grossesse. C’est-à-dire 16 semaines depuis le début des dernières règles. En fonction du terme, deux méthodes peuvent être envisagées :
- La technique chirurgicale
Elle consiste en une aspiration de l’œuf, précédée d’une dilatation du col de l’utérus. Cette technique a une efficacité à 99 %.
- La technique médicamenteuse
La patiente doit prendre 2 médicaments. Le premier, pris en présence de son médecin ou d'une sage-femme, va servir à interrompre la grossesse. Le second, la plupart du temps pris à la maison, va provoquer l’expulsion de l’œuf. Cette méthode ne nécessite donc ni anesthésie ni intervention chirurgicale. En revanche, il faut l’accompagner d’un traitement analgésique correct pour éviter les douleurs trop intenses. Il est également fortement recommandé de se faire accompager par un proche.
L’IVG médicamenteuse est efficace à 95 %. Dans 5 % des cas, une aspiration s’impose si l’expulsion n’a pu se réaliser complètement. Elle est pratiquée jusqu’à la fin de la cinquième semaine de grossesse, soit au maximum 7 semaines après le début des dernières règles. En établissement de santé, ce délai peut être prolongé.
Depuis avril 2016, l’IVG est prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
IVG, 2 étapes
Avant l’IVG, il y a 2 consultations obligatoires réalisées par un médecin ou une sage-femme. Cela peut se faire en cabinet ou dans un Planning Familial.
Lors du premier entretien, la patiente fait la demande d’avortement. Le médecin expliquera ensuite les différentes méthodes possibles. À l’issue de cette première consultation, une attestation est remise à la patiente. Il est possible de bénéficier d’un entretien psychosocial dans un Planning Familial pour s’assurer un soutien psychologique.
La seconde consultation est une étape importante car elle va confirmer la décision de procéder à une interruption volontaire de grossesse. La patiente doit le confirmer par écrit et remettre au médecin le consentement. Elle lui fait part du choix du lieu et de la technique souhaitée. Il est d’usage de subir une échographie ou un bilan sanguin.
Il est important de noter qu’une jeune fille mineure a également accès à l’IVG. Elle peut décider de garder le secret vis-à-vis de ses parents, et on ne peut pas l’obliger à renoncer à ce droit. Mais dans ces conditions, elle doit absolument se faire accompagner d’une personne majeure.
Statistiquement, les femmes de 20 à 24 ans sont les plus concernées avec 90 000 IVG chez les moins de 24 ans. Les adolescentes de moins de 18 ans sont, elles, à peu près 15 000 à le demander chaque année.
L’IVG, et après ?
Parfois, certaines femmes peuvent avoir besoin d’un accompagnement après l’IVG. Ce service est proposé mais pas imposé car « au bout du compte, seul 10 % de femmes se rendent à ces consultations », comme l’affirmeIsraël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU de Strasbourg. Concernant les conséquences psychologiques post IVG, le professeur ajoute :
« Pour certaines femmes, cela ne posera aucun problème. Pour d’autres, c’est un moment difficile qui peut être lié - comme beaucoup d'autres décisions difficiles dans la vie d'une femme - à des sentiments de tristesse, de regrets, de culpabilité ou de perte. En général, c’est l’état psychologique de la patiente avant l’IVG qui détermine son état après l’IVG. Si une femme ne va pas bien avant l’IVG, elle n’ira pas bien après. Certaines circonstances sont plus difficiles que d’autre (ruptures, changement d’avis du partenaire, perte d’emploi, violence conjugale). Mais c’est alors la globalité de la situation qui fait souffrir les femmes. Aucune étude scientifique ne fait état de conséquences psychologiques directes liées à l'avortement. »
Renforcer le droit et mieux prévenir les grossesses non désirées
Si en France, le droit à l’IVG est mieux respecté que dans certains pays, il y a encore une marge de progression pour l’expert :
« Nous pouvons encore améliorer les choses. On pourrait systématiser des contrôles de qualité des services où l’on mesurerait les délais d’attente, mais aussi la qualité de l’accueil, le respect du choix de la patiente quant à la méthode, la répartition de la méthode, le traitement de la douleur, le suivi psychologique... L’important, c’est de renforcer le droit à l’IVG, mais également de veiller à en réduire le nombre en France. »
Outre l’information à propos de l’avortement, il est impératif d’améliorer la prévention concernant la contraception notamment :
« La contraception est mal expliquée, mal adaptée et les médecins ne livrent pas l’information sur l’ensemble des méthodes contraceptives – implants, stérilets… La prévention des grossesses non désirées n’est pas une priorité de santé publique ! Il existe pourtant une loi, datant de 2001, qui prévoit 3 heures d’information sur la vie affective et sexuelle*, mais elle n’est pas appliquée. »
*La loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception précise : « Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène. »
A noter:
Pour être tout à fait complet, il faut être prudent sur la manière de s’informer sur ce sujet. Depuis 2016, un numéro vert d’information anonyme et gratuit a été mis en place par le gouvernement : le 0 800 08 11 11. Un site d’information a lui aussi été lancé : https://ivg.gouv.fr. Il contient toutes les informations sur l’interruption volontaire de grossesse. Ce site a été lancé afin de contrer les nombreux sites de désinformation, lancés par des militants anti-avortement.