Burn-out maternel : quand les mamans craquent
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Amira est maman de deux enfants : Eva, 7 ans, et Alessandro, 4 ans. Elle est aussi directrice d’école, un métier qu’elle adore. Repas bio faits maison pour les enfants, activités et sorties programmées, dossiers à gérer, plannings des professeurs à valider… Amira est sur tous les fronts et veut être une « wonder woman », comme elle le rappelle.
Mais le mal guette. Après sa naissance, Alessandro, comme sa grande sœur avant lui, ne fait pas ses nuits. Amira décide quand même de reprendre le travail, malgré la fatigue qui s’accumule. Epuisée, stressée, elle commence à faire des insomnies. Elle crie sur ses enfants, perd pieds. Jusqu’à ce que le verdict tombe. Amira est en plein burn-out…
Symptômes
Certains signes peuvent être annonciateurs d'un burn-out, comme le rappelle Amira :
« J’ai arrêté de sourire, je pleurais de fatigue en cachette dans mon bureau. Quand je rentrais chez moi, j’avais la boule au ventre car je n’avais plus le plaisir de retrouver mes enfants, j’avais juste hâte d’expédier le coucher pour travailler au calme. »
Le plus gros symptôme du burn-out maternel est l’épuisement. Catherine Agbokou, psychiatre explique que « quand l’enfant fait ses nuits, si la maman qui est pourtant épuisée n’arrive pas à dormir, c’est un signe ». Le cerveau n’arrive plus à s’arrêter, il y a une tension interne qui ne disparaît plus.
Les autres signes les plus courants sont les maux de tête, de ventre ou douleurs dorsales. La mère peut aussi se replier sur elle-même, avoir une mauvaise image d’elle, être pessimiste et ne plus réussir à envisager l’avenir. Il ne faut pas non plus oublier que cet état peut pousser vers des addictions aux drogues ou à l’alcool.
Burn-out maternel ou dépression du post-partum ?
Le point commun entre le burn-out et la dépression du post-partum est le malaise de la mère. Il faut donc aller consulter un professionnel qui saura l’aiguiller et qui pourra poser un diagnostic sur ses maux, comme le rappelle la spécialiste :
« C’est une question difficile qui reste sujet à controverse encore aujourd’hui. Le burn-out est un trouble anxieux lié à un problème de performance. La dépression du post-partum est, elle, un trouble de l’humeur, teinté de tristesse mais qui peut aussi s’accompagner d’anxiété. On n’a pas l’énergie, le moteur pour avancer. Alors que dans le burn-out, schématiquement, la to-do liste est trop grande et on finit par craquer. »
Comment éviter le burn-out
Pour l’éviter il faut d’abord prendre conscience qu’il existe et qu’il peut toucher n’importe quelle maman. Il faut aussi se déculpabiliser et en parler à son conjoint, un ami, un collègue, son médecin, sa gynécologue ou sage-femme. Après la naissance d’un enfant Catherine Agbokou préconise un partage des tâches au sein du couple :
« Il faut une bonne organisation et réussir à se trouver du temps pour soi. Il faut être attentive à son propre sommeil. On pense souvent qu’avec le congé maternité on a du temps et que l’on va pouvoir faire plein de choses. Mais non. Le repos doit faire partie intégrante du programme avec des siestes, et des temps pour souffler. »
Des aides existent !
Les mamans au bout du rouleau peuvent faire appel à la Protection maternelle et infantile (PMI). Ce service public gratuit accueille les parents, femmes enceintes, et jeunes mamans avec leurs enfants de moins de 6 ans. Dans une PMI la mère pourra trouver des puéricultrices, et pédiatres qui vont pouvoir être là, à la fois pour l’enfant et pour elle.
Il existe également les Réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) partout en France. Le couple peut aussi se tourner vers des structures commeL’école des parents ou l’association Les Nids. Des listes de lieux d’accueil parents-enfants (LAEP) sont également consultables dans les points Info famille ou les mairies. Ces soutiens peuvent être d'une grande aide, comme le rappelle Catherine Agbokou :
« Ces lieux permettent aussi aux mamans de ne pas rester isolées, de rencontrer d’autres mamans, de partager, voir qu’elles ne sont pas seules et comprendre ce qui leur arrive, . Et puis parfois, la consultation d’un psychiatre et la prise d’antidépresseurs sont nécessaires. »
On en parle ou pas aux enfants ?
Et pourquoi pas ? Si les symptômes sont pris en charge très rapidement et n’ont pas eu d’impact sur le quotidien de la famille ce n’est peut être pas la peine. Idem si l’enfant est très jeune et pas en capacité de comprendre. Mais s'il est à l'âge d'entendre des explications, la psychiatre recommande de lui parler :
« Le dialogue n’est pas une obligation mais cela peut être intéressant. Cela peut permettre que chacun comprenne, et montre qu’on peut être confronté à une difficulté et qu’on peut s’en sortir. Même les parents peuvent être vulnérables et ce n’est pas honteux. »
Et le conjoint dans tout ça
Partenaire irascible, épuisé… Le conjoint a un rôle important pour permettre à la maman de sortir du burn-out. Elle a besoin de temps. D’où l’importance pour le père de prendre son congé paternitéet de permettre, ainsi, à la mère de souffler un peu. Il ne faut cependant pas penser que les papas sont à l’abri du burn-out parental, comme l'indique Catherine Agbokou :
« Avec les nouveaux schémas sociétaux et éducatifs, certains pères ont la même pression que les jeunes mamans. Ils finissent par être sur tous les fronts eux aussi. »
Pour éviter ces situations on n’hésitera donc pas à se partager les tâches, prendre ses congés et surtout se parler !