Comment aider son enfant lors d'une colère ?
La maison des Maternelles- 1 min 33 s
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Les colères, à partir de quand et pourquoi ?
Votre bébé ne veut jamais aller au bain. Il refuse de quitter le parc. Il pique des crises au supermarché…Jusqu’à ses 3 ans, l’enfant ne contrôle pas bien ses émotions. Il ne peut pas prendre de recul sur ce qu’il fait. La plupart du temps, les colères sont liées à un stress. Cela concerne tous les enfants, de manière plus ou moins prononcée.
Quand un petit pique une colère, c’est qu’il réagit à un changement ou à une frustration. Par exemple, si l’enfant a l’habitude de manger avec sa cuillère bleue et qu’on lui en donne une autre, il se fâche. C’est parce que l'on a changé ses habitudes. Lorsque cela se produit, il panique, il a une montée d’adrénaline et la crise arrive !
Les colères chez l’enfant peuvent commencer vers 18 mois et durer jusqu’à l’âge de 3 ans. Lorsqu’il grandit, apprend à marcher, il découvre le monde, et devient plus curieux. C’est une première phase d’individualisation. Il va commencer à créer ses propres impulsions et désirs.
Pour éviter la crise : la prévoir !
Lorsqu’une situation quotidienne est prétexte à une colère répétée, la meilleure solution reste de l’anticiper. L’idée est de proposer à votre enfant une alternative.
Pour Clémence Prompsy, psychologue clinicienne et co-fondatrice de l’agence Kidz et Family, les mots ont leur importance :
« Souvent, on dit aux enfants : "Arrête de jouer ! Pose tes Lego". Il ne voit alors qu’une chose : jouer et Lego. On pourrait plutôt lui dire : "On part à la pharmacie dans 5 minutes. Tu veux mettre tes chaussures bleues ou tes chaussures jaunes ?". C’est important de parler en positif, de lui dire ce qu’il peut faire et non ce qu’il ne peut pas faire. Et de lui laisser un petit choix. Pas une grande décision, on évitera de dire : "Tu m’accompagnes à la pharmacie ou tu restes avec papa à la maison ?". Il est trop petit pour ce choix ».
Il est important de préparer l’enfant si la routine est brisée, lui parler de façon positive et lui laisser un petit choix. Cela permet d’éviter quelques crises de colères.
Lorsqu’un conflit est permanent, prendre du temps avec son bébé et avoir une véritable conversation avec lui peut aider à débloquer la situation. Imaginons que tous les soirs, votre enfant ne veuille pas aller au bain et que cela provoque des crises à chaque fois. Clémence Prompsy, propose alors de lui parler les yeux dans les yeux et lui dire :
« On a un problème. On se dispute toujours à ce propos. Ça ne peut plus durer. Donc on va trouver une règle et on n’y dérogera pas ».
Car la spécialiste précise que « plus on est fluctuant, plus l’enfant va faire des colères car il sait qu’il peut obtenir mieux. Avec la règle, on fixe le cadre dès le départ et il faut s’y tenir ».
Évidemment, il est impossible d’échapper à toutes les colères. Elles font partie de la vie et doivent être évacuées. Cependant, on peut accompagner les enfants dans leur colère. On va leur dire qu’ils ont le droit d’être fâchés mais pas de taper. On peut leur donner des autorisations : ne pas frapper ses parents, mais frapper le coussin à la place pour évacuer sa colère, par exemple.
Comment désamorcer une crise ?
Au début de la colère, essayez d'identifier sa cause, comprendre ce qui a stressé l’enfant. On évitera de la considérer comme un caprice et punir l'enfant automatiquement.
S’il s’agit de traverser la rue, il faut rester ferme, car c’est une question de sécurité.
Cependant, si c’est pour quelque chose de plus anodin, on peut se demander si on veut mener cette bataille. Auquel cas, l'idéal est d'être dans l’empathie et ne pas chercher à raisonner l’enfant. Car c’est chose impossible avant ses 7 ans, d’après Clémence Prompsy. La psychologue explique que l'on peut proposer des choix. Et si la crise continue, les parents peuvent essayer de détourner l’attention de leur enfant.
Préférer le calme aux cris
Parfois, il arrive que votre enfant soit tellement en colère, qu’il n’est plus réceptif à aucune de vos méthodes. Il est alors conseillé d'éviter de le noyer sous des flots de paroles. Cela le stresse et va le pousser à se renfermer sur lui-même. La solution de Clémence Prompsy en cas de crise incontrôlable :
« Quand un enfant a totalement perdu le contrôle de son cerveau, on peut l’enserrer avec ses bras, puis effectuer un mouvement de balancier. Il faut ensuite lui répéter "chut", doucement. Et surtout, ne rien dire d’autre, car plus l’on parle, plus l’on essaye de le raisonner, plus cela augmente la colère et l’on risque alors, d’être contaminé par cette-dernière ».
La psychologue ajoute que si vous avez réagi de manière démesurée (cris, fessée), il est important de présenter ses excuses à l’enfant. Et n’oubliez pas qu’il est normal et humain de parfois perdre patience. Donc, ne vous culpabilisez pas !