J'ai choisi de ne jamais avoir d'enfant
La maison des Maternelles- 10 min 26 s
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Le choix de ne pas être mère
En France, 4,5% des femmes, soit environ un million de femmes, décident de s’affranchir d’une forme de pression sociale et revendiquent leur choix de ne pas être mère. Une prise de position qui reste encore taboue et souvent mal comprise par l’entourage, comme en témoigne Claudie :
« Ça m’est arrivé d’entendre au cours de repas familiaux ou de soirées entre amis : « Mais tu es jeune, tu as le temps de changer d’avis », ou bien « Ce n’est quand même pas normal de ne pas vouloir avoir d’enfant ! » ou « Mais pourquoi tu ne veux pas d’enfant, tu as peur de grossir, de voir ton corps changer ? »… Mais ce n’est pas mon horloge biologique qui a du retard, c’est comme ça, je n’ai pas de désir maternel. Pour moi, la femme n’est pas obligée de procréer pour s’épanouir. L’épanouissement peut passer par de nombreuses autres choses ! »
En revanche, ce choix n’a jamais posé de problème dans la vie amoureuse de Claudie :
« Je pense que l’envie de ne pas être mère à, inconsciemment, influencer mes choix amoureux. J’ai à chaque fois partagé ma vie avec des hommes plus âgés que moi, ils avaient déjà des enfants. Pas besoin d’enfant pour un couple épanoui ! Je suis très heureuse d’être la « belle-maman » cool avec qui on peut parler de tout et de rien, jouer à la console, parler réseaux sociaux, regarder des séries, sans avoir le côté éducatif à gérer. C’est personnellement un rôle qui me va à la perfection. »
La ligature des trompes
Malgré l’utilisation de préservatifs et la prise de la pilule, la peur de tomber enceinte était toujours présente pour Claudie. Vers ses 35 ans, la jeune femme demande alors à son gynécologue une contraception définitive :
« Mon gynécologue qui est pourtant jeune, super compréhensif, ouvert, m’a répondu que j’étais trop jeune et que personne ne voudrait pratiquer l’opération avant mes 40 ans minimum, parce que peut-être je changerais d’avis dans quelques années ou que je changerais de compagnon et que je le regretterais… »
La loi sur la stérilisation à visée contraceptive de 2001 autorise toutes les femmes de plus de 18 ans qui en font la demande à y avoir accès, après un délai de réflexion de 4 mois. Pourtant, nombreux sont les médecins qui refusent de pratiquer cette opération. Une position qui révolte la jeune femme :
« C’est comme si on n’était pas capable de prendre ce type de décision, comme si notre corps ne nous appartenait pas. Alors que si je souhaitais me faire poser des implants mammaires, on me les poserait sans discuter ! »
Trois ans plus tard, Claudie réussi enfin à trouver un médecin qui accepte sa demande de stérilisation. Et elle se fait opérer à 38 ans :
« Je suis arrivée à 13h à la clinique et j’en suis ressortie à 18h. L’opération ne dure qu’une demi-heure environ et se fait sous anesthésie générale. Le chirurgien place un clip au niveau de la trompe pour que les spermatozoïdes ne puissent plus atteindre l’ovule. Toute fécondation devient impossible. Après l’opération, je me suis mise à pleurer, des larmes de joie ! Enfin, ce poids s’en allait, je me sentais enfin libérée et heureuse d’avoir pu réaliser cette opération. »
Cette opération a libéré Claudie du poids de la contraception. Elle souhaite aujourd’hui encourager les jeunes femmes qui ressentiraient ce qu’elle a pu elle-même ressentir :
« Parfois, les jeunes femmes qui veulent faire ça n’osent pas en parler, par peur d’être jugées. C’est pour cela qu’il y a 5 ans j’ai crée mon blog, pour en parler. Je me sentais seule, pas comprise. Mon blog m’a permis de me livrer, trouver des filles qui pensaient comme moi. Ça a marché, encore aujourd’hui les articles qui marchent le mieux sur mon blog sont ceux qui abordent ce sujet. Je suis ravie car il y a énormément de témoignages, de femmes qui me remercient, qui se retrouvent dans ce que j’ai vécu. »