Né fille, je me suis toujours senti garçon
La maison des Maternelles- 11 min 26 s
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À 15 ans, la révélation
Dès l’enfance, Zach a réalisé qu’il n’était pas né dans le bon corps. Il se souvient :
« Quand j’étais petit, je savais qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Pour moi, j’étais un garçon, mais je ne connaissais pas la transidentité donc je ne savais pas mettre de mots sur mon mal-être. Je vivais ma vie de petit garçon, ne comprenant pas pourquoi les gens me disaient que je n’étais pas un garçon. Ma mère, dès mes 4 ans, m’a laissé m’habiller comme je voulais, faire du foot… J’étais LE garçon manqué. »
À l’adolescence, la situation se complique pour Zach. Le jeune garçon a du mal à voir son corps changer :
« Ça a été une période compliquée. Pour toute personne, le corps change. Mais quand on est transgenre et qu’on n’a pas le bon corps… Déjà, on déteste notre corps, et on le voit changer et de la pire des façons possibles, dans le sens inverse que l’on veut. Les seins qui poussent, etc, ça entraîne du mal-être. Été comme hiver j’avais des couches de vêtements pour me cacher. »
C’est à 15 ans que Zach va comprendre qu’il est transgenre, en découvrant sur les réseaux sociaux la vidéo d’un garçon, lui-même transgenre, racontant son parcours :
« Ce garçon racontait qu’il était transgenre. Moi, au début, je n’ai pas trop compris. Et au fur et à mesure qu’il expliquait, je me disais : « C’est possible ? » ; « C’est bizarre car c’est exactement moi ! » Je me suis renseigné sur la question : ça a été un soulagement car je me suis dit que je n’étais pas seul, et à la fois un petit effondrement, car j’ai vu la montagne qui allait apparaître devant moi. »
La transition sociale
Zach sait alors que le chemin sera long et difficile, avec de nombreuses choses à accomplir. Après une courte période de déni, il accepte finalement la situation :
« Au début, je me suis dit tant pis, c’est trop compliqué, je ne vais pas commencer à faire toutes ces démarches, etc. Ça me faisait peur. Finalement, au boit d’un mois, je me suis dit : « Quand je vois les autres personnes transgenres heureuses après leurs transitions, alors que moi, je suis si mal… Non, moi je suis un garçon, il faut que je vive en tant que tel, sinon je ne pourrai pas vivre. »
Zach en parle à ses amis au collège, auprès desquels il trouve du soutien. Il en parle aussi à une professeur d’histoire, en qui il a confiance. C’est le début de sa transition sociale :
« J’ai écrit une lettre à ma professeur car je n’arrivais pas à le dire de vive voix. Elle l’a très bien pris, on a parlé. Cette réaction a été le déclencheur. Je me suis dit qu’il n’y avait pas que mes copains ados qui réagissaient bien, mais aussi les adultes. Ça voulait dire que je n’étais pas insensé. Je l’ai ensuite dit à une autre professeur. Ça a été le tremplin pour l’annoncer à ma mère. »
À l’annonce de Zach, sa mère la rassure, le réconforte, lui dit qu’elle sera là pour lui, qu’elle l’accompagnera.
Parcours et transition
Zach débute son parcours de transition, aidé et accompagné par sa mère. Il achète un binder, gilet compressif pour donner l’illusion d’avoir un torse, et entame les démarches pour changer de prénom à l’état civil. Il commence une hormonothérapie avec prise de testostérone pour avoir une puberté masculine :
« Ça a été complètement révélateur, je me suis épanoui. J’ai eu l’impression de vivre, de me découvrir, je me suis dit que j’étais enfin moi. »
Zach subit ensuite une torsoplastie, l’ablation des deux seins : un grand soulagement pour le garçon. Depuis qu’il est devenu Zach, il est heureux et il s’est découvert :
« Ça a tout changé. Je me suis trouvé. J’étais moins haineux et moins sur la défensive. J’étais libéré. »
Aujourd’hui, ça va, Zach se sent très bien et enfin soulagé, c’est une délivrance, un épanouissement :
« Il n’y a même pas de mots pour décrire comment je me sens ! »