Pourquoi il faut parler aux bébés
La maison des Maternelles- 4 min 56 s
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80 mots dès 1 an
Florent de Bodman dirige l’association 1001 mots, qui accompagne l’éveil des enfants avant l’entrée à l’école et également auteur du livre « À portée de mots » aux éditions Autrement. L’objectif : aider la société à comprendre les enjeux de la petite enfance et l’importance de communiquer avec son bébé en particulier. Florent de Bodman explique :
« Les neurosciences nous montrent que dès la fin de la grossesse, le bébé écoute nos paroles. À la naissance, son cerveau est « câblé » pour analyser les sons. Son cerveau a la structure pour apprendre le langage. Tout de suite, il va distinguer des sons, puis des mots. À 1 an, l’enfant peut comprendre 80 mots. Souvent, on n’en a pas conscience car il ne parle pas encore. »
Parler à son bébé a un impact fort sur son évolution
Une étude nommée Abecedarian réalisée en 1972 aux États-Unis analyse l’impact de la parole sur les enfants. En crèche, un groupe d’enfants bénéficie d’un programme intensif d’éveil précis, dit de "haute qualité éducative" et comprenant des activités inspirés par la recherche, avec un accent mis sur le langage et la communication. L’étude veut mesurer les effets du dispositif sur le développement des enfants et sur leur réussite scolaire, à court, moyen et long terme. Résultat : ces enfants ont connu un développement cognitif plus rapide que ceux issus d’un même milieu n’ayant pas bénéficié du programme. Les bénéfices ont persisté tout au long de leur scolarité. Devenus adultes, leurs chances d’obtenir un emploi qualifié ont quasiment doublé. Florent de Bodman précise :
« Une des explications est que si un bébé rentre à l’école maternelle en étant très à l’aise avec le langage, en ayant beaucoup de mots, ça va beaucoup l’aider pour la lecture. Pour bien apprendre à lire, il ne faut pas juste déchiffrer des voyelles et des syllabes. Il faut comprendre les mots, avoir envie de découvrir des nouveaux mots. »
L’importance des lectures
Lire des histoires à son enfant l’aide à accéder au langage. Si pour certains parents c’est une évidence, pour d’autres, cela est plus complexe, précise Florent de Bodman :
« Pour certains parents c’est une évidence, car peut-être que leurs propres parents leur lisaient déjà des histoires enfants, ils ont eu accès aux livres très tôt. Pour d’autres parents, à l’inverse, ce n’est pas un réflexe. Il y a aussi l’aspect financier : les livres peuvent être chers. À l’association « 1001 mots » on a un message très positif sur cela, on peut aider les parents à surmonter ces obstacles. On a eu l’exemple avec une maman que l’on a accompagné, qui n’avait jamais regardé de livres avec son enfant de 2 ans. Elle n’avait pas confiance en elle, elle se disait qu’elle n’allait pas y arriver. On a envoyé des livres par la Poste à son petit garçon, qui a eu un énorme coup de cœur pour un des livres qu’il avait reçu. C’était un grand imagier. Il ne voulait plus s’endormir sans avoir son imagier sous son oreiller. Sa mère a compris que ça l’intéressait, elle s’est mise à regarder l’imagier tous les jours avec lui, et a vu que cela faisait une grosse différence sur son vocabulaire, il s’est mis à dire beaucoup plus de mots. »
Rien n’est donc figé ! Si vous n’avez pas pris l’habitude de lire des histoires à votre enfant, ne vous inquiétez pas : quel que soit son âge, vous pouvez vous y mettre. Ce qui est important également, c’est l’échange, parler avec l’enfant de ce que vous venez de lire.