Le jour où j’ai fait une fausse couche
La maison des Maternelles- 12 min 5 s
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1 femme sur 5 a connu ou connaîtra au cours de sa vie une fausse couche. Un événement qui n’est donc pas rare, mais qui marque profondément la vie des femmes et de leurs conjoint.es. Marlène Schiappa a elle-même vécu ce drame en septembre dernier, elle raconte :
« J’ai eu d’abord d’énormes douleurs, mais que j’ai mis sur le compte du stress, car j’avais des rendez-vous importants, avec le Président, avec des ministres. »
La ministre ne comprends pas tout de suite qu’elle est en train de faire une fausse couche. Alors en déplacement avec le Premier ministre, elle cherche des raisons à son état :
« Plus la journée avançait, plus je me disais : « Je me sens mal car je me suis levée tôt » ; « On a fait un long trajet » ; « On est dans une petite pièce, c’est pour ça que j’ai des vertiges ». Au bout d’un moment, il y a eu l’hémorragie. Une personne qui faisait partie de l’équipe m’a fait remarquer que ma robe était alors pleine de sang. »
Marlène Schiappa ne peut pas quitter le déplacement ministériel. Elle se met à l’écart, s’isole, prétextant avoir des appels téléphoniques importants à passer. À son retour, la ministre réalise alors une prise de sang. En parallèle, elle a des impératifs professionnels, notamment une conférence sur les violences conjugales qu’elle a mis plusieurs mois à organiser, qui lui tient beaucoup à coeur :
« Il y avait des gens qui s’étaient organisés pour venir à cette conférence. Par respect pour ces personnes, je ne voulais pas leur dire la veille que tout était annulé, je n’étais pas du tout sûr qu’on pourrait le reprogrammer à un autre moment. J’ai serré les poings et les dents, en prenant des antalgiques, pour tenir. En fin de matinée, je me suis écroulée physiquement, j’ai dû aller à l’hôpital. »
Les médecins confirment alors à Marlène Schiappa sa fausse couche. La ministre se demande alors si elle a pu être responsable, d’une façon ou d’une autre, de cette fausse couche. La gynécologue lui apporte des réponses qui la rassure et la déculpabilise. Marlène Schiappa souhaite aujourd’hui adresser un message de soutien aux femmes concernées par la fausse couche :
« Si j’ai voulu parler de cette histoire, ce n’est pas pour parler de ma vie, mais adresser un message de soutien. J’ai été frappée, quand j’en ai parlé autour de moi, par le nombre de femmes qui ont vécu une fausse couche dans le silence. Elles n’ont pas pu bénéficier du soutien de l’entourage, notamment professionnel. Je veux leur dire mon soutien et ma solidarité. Je veux aussi parler du rôle de l’employeur. Personnellement, j’ai dit au Premier ministre que je ne pourrais pas venir à des engagements que j’avais pris car j’étais malade. Il m’a appelé pour prendre de mes nouvelles. Il m’a demandé si c’était grave : là je n’ai pas su quoi répondre. « Pas grave » c’est un rhume, mais si je disais « Grave » il allait penser à un cancer, ou une autre maladie. J’ai donc dit : « Monsieur le Premier ministre, je suis en train de faire une fausse couche ». J’ai été vraiment soutenue. Il y a eu beaucoup d’empathie, de compréhension. J’encourage les employeurs à être dans l’empathie quand une femme fait une fausse couche. C’est une épreuve, on ne se rend pas forcément compte. »