Maman de 3 enfants, j’ai vaincu mon cancer
La maison des Maternelles- 11 min 32 s
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L’annonce du cancer
En mars, Charlotte sent dans son sein droit une boule de la taille d’une balle de golf. Elle passe des examens, et 10 jours après le verdict tombe : elle souffre d’un cancer du sein. Un choc pour la jeune femme, qui pense alors qu’elle va mourir :
« Ça a été un vrai choc. J’ai eu peur, peur de pas m’en sortir, peur de laisser mes filles orphelines. Je les regardais en me disant : "Elles n’auront plus de maman" »
Charlotte doit annoncer à ses 3 filles sa maladie. Un moment particulièrement difficile, se souvient-elle :
« Olivier mon mari a dit : "Maman a une maladie extrêmement grave" Il y en a une qui m’a tout de suite demandé "Est-ce que tu vas mourir ?" On a dit non, même si à ce moment là, on était sur de rien. Une autre m’a parlé de ma perruque, elle m'a dit : "On pourra jouer avec" On a tout dit, que j’allais perdre mes cheveux, qu’on allait m’enlever le sein. Ça m’a fait du bien d’en parler avec mes enfants. »
Un lour traitement
Tout va très vite pour Charlotte, dont l'état de santé nécessite une prise en charge lourde : chimiothérapie, mastectomie, radiothérapie. En tout, 15 mois de traitement, pendant lesquels Charlotte a expliqué à ses filles les changements qu’elle vivait. La jeune femme a été très entourée par sa famille :
« Tout le monde m’aidait, mon mari était en télétravail, ma mère venait les semaines où j’avais la chimio. Les enfants se sont adaptés. »
Pendant cette période compliquée, les filles de Charlotte ont chacune réagi différemment :
« La plus petite qui avait 15 mois à l’époque était inconsolable quand je partais à l’hôpital. La moyenne, 9 ans à l’époque, a eu des crises de mal au ventre à se faire vomir pendant 1 an, donc elle voyait un pedopsy. Son mal-être s’exprimait physiquement. Quant à l’aînée, 11 ans à l’époque, elle était dans une forme de déni. On sent qu’elle a tout intériorisé et son angoisse est ressortie 2 ans après. Pour la petite, on se dit aujourd’hui qu’il faudrait qu’elle voit quelqu’un, car quand j’ai été me faire vacciner pour le Covid j’ai eu un petit pansement sur l’épaule, et ma fille a pleuré en le voyant. »
Un livre pour guider l'entourage
Petit à petit, Charlotte a moins peur de mourir, sa relation à ses enfants, à sa famille, et à elle-même change. Elle raconte :
« Avant, je vivais pour mes enfants. J’étais le stéréotype de la maman poule. C’était le bonheur de mes enfants avant le mien. La maladie a fait que j’ai vu qu’elles pouvaient très bien s’en sortir sans moi. Quand j’étais vraiment très malade, je les entendais rire, jouer, etc, je voyais qu’il y avait des gens pour s’occuper d’elles. Je me disais : « Si je meurs, ça sera triste, je ne les verrai pas grandir, etc, mais : elles vivront très bien sans moi » Là, on réalise qu’on n’est si indispensable que ça. Que même sans moi, elles iraient bien. »
Aujourd’hui Charlotte va bien, même si elle est encore un reconstruction. Elle a écrit un livre « Ma meilleure amie a un cancer du sein » aux éditions Flammarion, un guide plein de conseils pour l’entourage de personnes malades.