Ma fille pesait 880 grammes à la naissance
La maison des Maternelles- 12 min 29 s
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L’hospitalisation
Amélie a 2 enfants : Léonard, 12 ans, et Shéérazade, 1 an. Alors que la grossesse de Shéérazade se déroulait normalement, Amélie a dû être hospitalisée en urgence, le 13 septembre 2020. Elle raconte :
« On est partis en week-end pour voir de la famille à Lyon, et puis, je me suis mise à perdre du sang. On a appelé les urgences qui nous ont dirigé vers un hôpital spécialisé, où j’ai été prise en charge. Je pensais que j’étais en train de perdre mon bébé, je ne comprenais pas ce qu’il se passait. »
Finalement, les examens révèlent que la jeune maman a un hématome de 13cm, dans le ventre, en saignement actif. L’équipe médicale explique à Amélie qu’ils ne prennent pas en charge les bébés avant 24 semaines. Son enjeu était alors de garder le plus longtemps possible son bébé dans son ventre :
« J’ai essayé de me mettre dans une bulle, avec des rituels, j’ai fait de l’hypnose, je me suis reposée le plus possible. Je voyais 1 jour après l’autre. Chaque jour passé était gagné. On nous explique alors qu’avant 28 semaines, on reste dans l’extrême prématurité, que les chances de survies sont très faibles : le bébé né est pris en charge, mais ses organes ne sont pas prêts. »
L’accouchement
Amélie espère aller jusqu’à 30 semaines de grossesse au moins. Mais malheureusement, à 26 semaines, les contractions et saignements vont reprendre et vont obliger l’équipe médicale à pratiquer une césarienne d’urgence :
« Tout a basculé en 1 heure. On m’a emmené au bloc. Je ne voulais pas accoucher, même si j’avais des contractions douloureuses, je disais « ça va passer »… On a appelé mon conjoint, il fallait qu’il arrive rapidement, car j’allais accoucher dans l’heure. J’étais dans des flots de larmes, je disais « ne m’enlevez pas mon bébé ! » Pour moi ce n’est pas un accouchement que je vais vivre, on va m’enlever mon bébé, c’était très compliqué. »
Amélie entend « un miaulement » : sa fille, malgré sa très grande prématurité, a pu prendre sa première respiration seule, avant d'être intubée. L’équipe médicale emmène de suite Shéérazade en réanimation.
La néonatologie
Shéérazade pèse alors 880 gr pour 34 cm. Elle va alors rester en réanimation durant 7 semaines. Des semaines particulièrement difficiles pour les parents, se souvient Amélie :
« On voit notre bébé entre la vie et la mort. Le pronostic vital était engagé. Tous les jours, on ne savait pas si notre bébé va vivre. C’est très impressionnant d’arriver dans la réanimation. C’est un univers très médical, le bébé est en couveuse, branché, avec des fils partout, des machines… »
Amélie et son conjoint peuvent faire du peau à peau 4 jours après la naissance de Shéérazade, un souvenir très fort pour la maman :
« Au début on ne pouvait pas la prendre dans les bras, son système immunitaire était très faible, elle était très fragile. Mais au bout de 4 jours, on nous as proposé de faire un peau à peau. Là, c’est comme si mon cerveau avait reconnecté. Les 4 premiers jours, on m’avait expliqué les chances de survie, les machines, etc mais je ne comprenais pas ce qu'il se passait. À partir du moment où on m’a dit qu’on pouvait faire du peau à peau, ça a reconnecté dans mon cerveau. C’est là qu’on s’est mis « en guerre », qu’on a commencé le combat. »
Le retour à la maison
Après plus de 4 mois d’hospitalisation, le 6 janvier 2021, la famille peut rentrer à la maison. Une étape teintée d’émotions mais aussi d’angoisses pour les jeunes parents :
« Le retour à la maison c’est la chose dont on a le plus envie. C’est le but ultime. Mon rêve, c’était de me retrouver sur mon canapé avec mes 2 gosses. On m’aurait proposé un voyage au Bahamas, j’aurais dit non, je voulais juste être chez moi avec mes 2 enfants. Et c’est un vertige en même temps ! On se demande comment on va faire sans scope, sans machine… »
Amélie a pu prendre confiance en elle, notamment grâce à l’allaitement qu’elle a mis en place très rapidement pour Shéérazade : celui a permis à la jeune maman de créer un lien fort avec sa fille. Aujourd’hui, Shéérazade a soufflé sa première bougie. Amélie a lancé une marque de vêtements en matière recyclée « Allez l’amour » et reverse 10% des ventes à l’association SOS Prema.