Je suis maman transgenre
La maison des Maternelles- 11 min 42 s
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Claire est devenue parent avant sa transition de genre. L’arrivée de sa fille Luna était un véritable chamboulement :
« Quand j’étais plus jeune, je me voyais avec des enfants, en perpétuant un schéma hétéronormatif sans vraiment comprendre les enjeux. L’arrivée de ma fille reste le beau jour de ma vie. Je me rappelle qu’elle avait du mal à ouvrir les yeux et je lui ai protégé les yeux pour pas qu’elle soit éblouie. »
Quand sa fille a eu 2 ans, Claire se sépare de son ex-compagne et commence à mener une réflexion sur son genre :
« Je me suis remise en question sur qui j’étais et où je voulais aller. Mon expression de genre, c’est quelque chose que je gardais au placard mais qui prenait de plus en plus de place. Je me suis dit qu’il fallait que je le vive au jour le jour. »
Un coming out dans un conte de fée
Claire se questionne : comment faire son coming out avec sa fille, 4 ans à l’époque ? Voyant qu’elle interagit très bien avec les histoires du soir, Claire décide de lui en parler via le dessin, en créant un conte :
« J’ai dessiné l’histoire d’un prince qui était malheureux, parce qu’il se sentait femme et qu’il ne savait pas comment faire vis-à-vis du monde. Finalement, le parallèle d’une personne en questionnement sur son genre « M to F » (Male to Female) face à une société normative. Ce personnage va rencontrer plusieurs protagoniste, dont une enchanteresse qui va la soutenir et lui permet de réaliser qu’elle n’est pas victime d’une malédiction et lui permettre de s’épanouir. En simplifiant, ça permettait d’expliquer à ma fille comment je me sentais. »
En grandissant, Luna pose quelques questions sur la transition de genre :
« Vers 8 ans, elle était plus intriguée par l’aspect biologique de la transition hormonale, elle se demandait comment ça fonctionnait. Je lui ai expliqué que les corps genrés étaient genrés par les hormones contenues dans le corps et qu’ils régissaient la répartition des graisses du corps. De glisser certaines hormones, ça va progressivement positionner le corps dans le genre que je souhaitais. »
Claire refait sa vie avec son actuelle compagne et Luna est très complice avec sa nouvelle belle-mère :
« Quand elle parle de nous, elle dit « J’ai 3 mamans, une maman, une maman trans et une belle maman »
La transmission des valeurs queer inclusives
Claire est très fière que Luna ait une ouverture d’esprit pour son âge. Le fruit d’une éducation sur les luttes féministes, le sexisme, les discriminations :
« Dans notre éducation, on n’est pas du tout normatives. On va parler des luttes féministes, du sexisme, du racisme, de la grossophobie, de l’homophobie…Ce qui est rassurant par exemple, c’est que l’an dernier, en classe de 5ème, en histoire, il y a eu un dialogue avec le professeur sur les discriminations : elle, spontanément, elle a parlé de la transphobie. Pour moi, ça veut dire qu’elle comprend les enjeux, et qu’elle s’en empare. En Français aussi, ils devaient travailler sur les chevaliers de la table ronde en cours, et le thème de l’expression écrite c’était « Racontez l’histoire d’un chevalier de la table ronde et d’une princesse ». Elle a alors créé un conte sur une chevalière et une princesse, car pour elle : « Ça suffit, c’est toujours un chevalier, je vais faire ça autrement ». Ça m’a fait beaucoup rire et plaisir de voir que notre éducation porte ses fruits. »
Claire est illustratrice. Elle partage dans son blog « Maman Trans » son travail et des planches pleines de tranches de vie, de ressources sur la transparentalité. Un moyen pour Claire et sa compagne de transmettre du positif.
A noter:
Si vous souhaitez faire un don au FAST, le Fond d’Action Solidaire Trans, afin de venir en aide aux personnes trans en difficulté, discriminés, dans le besoin : https://www.acceptess-t.com/aide-sociale