Muriel Pénicaud - Ancienne ministre du Travail, Administratrice de Galiléo Global Education

Complément d'enquête

Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail et administratrice de Galiléo Global Education répond aux questions de Tristan Waleckx quant à son poste chez Galiléo, une des entreprises qui profite le plus de la réforme sur l'apprentissage de 2018. Muriel Pénicaud réfute cette affirmation et précise que sa nouvelle fonction au sein de l'entreprise a été approuvée par la Haute autorité et qu'il n'existe pas de conflit d'intérêt entre son ancien poste de ministre et son poste d'administratrice actuel. Elle déclare qu'elle n'a jamais eu de relations privilégiées avec Galiléo alors qu'elle était en poste au gouvernement. Sur les disfonctionnements soulevés dans le reportage, notamment les "cleanages de chiffre", elle déclare qu'il y a deux solutions "ou c'est vrai" "ou c'est inexact parce qu'il vous manque des informations". Elle rappelle qu'elle n'a pas connaissance de ces informations et qu'elle n'a pas "accès à ces données là".  Pour notre invitée, la réforme est encore jeune et il peut "exister des dérives", le sujet est plus large que Galiléo, il "faut plus de contrôles de la qualité des processus". Cette réforme selon elle, profite "aux jeunes et aux entreprises", elle rappelle qu'il y a désormais 850 000 jeunes en apprentissage contre 350 000 auparavant.  Est ce que l'apprentissage est efficace ? Les taux d'emplois à la sortie sont ils meilleurs ? Si la Cour des comptes dans son rapport de 2022 a reconnu l'efficacité du système pour les CAP et BTS, elle évoquait cependant un effet faible voire nul sur la rapidité d'accès au premier emploi pour l'enseignement supérieur.  Est ce que l'investissement public n'est pas trop important si on en juge ces résultats ? Pour Muriel Pénicaud il est important d'investir dans l'éducation et dans l'apprentissage, elle précise qu'un jeune au chômage coute plus cher qu'un apprenti. L'apprentissage est une voie "d'ascenseur social", dans l'enseignement supérieur "30% des jeunes" n'auraient pas pu y accéder sans ce dispositif.  Dans le cadre de la réduction de la dette, concernant l'apprentissage si des économies peuvent être évoquées il s'agirait de supprimer la prime à l'embauche pour les grandes entreprises afin de ne pas toucher à la qualité de la formation.