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"Illumination(s)" au Festival Off d'Avignon 2013
Festival d'Avignon- Arts & spectacles
- 47 min 6 s
- indisponible
- tous publics
"Face à leur destin" est une aventure artistique menée avec de jeunes habitants des quartiers populaires. Elle sera développée de 2012 à 2016 et se déclinera en trois créations : "Illumination(s)" réalisé avec de jeunes hommes du Val Fourré, "Les Girls sont là" ( titre provisoire) réalisé avec des jeunes femmes d’Ile-de-France et d’autres régions, "Des garçons et des filles" ( titre provisoire) réalisé avec des jeunes femmes et des jeunes hommes.[[asset:image:79497 {"mode":"in_body","align":"none","field_asset_image_copyright":["Fran\u00e7ois-Louis Ath\u00e9nas"]}]]Manifeste Avec "Face à leur destin", Ahmed Madani souhaite faire une description appliquée et minutieuse de ce que recouvre la réalité d’être de jeunes français vivants dans une zone urbaine sensible. Il veut dresser cette topographie avec des experts de la jeunesse : les jeunes eux-mêmes. Sous le joug d’une mémoire collective dont on commence à peine à soulever le voile, d’une situation économique particulièrement difficile et d’une incapacité à se projeter dans l’avenir, cette jeunesse sera la matière bouillonnante d’une aventure artistique qui, depuis plus de vingt ans, s’élabore sur le vif à partir de la vie des protagonistes. Les points de vue politiques, sociologiques, ethnologiques, démographiques, historiques ne peuvent appréhender la force des rêves, des espoirs, des peines, des joies qui agitent la vie des êtres humains. Le territoire imaginaire du plateau de théâtre est peut-être le dernier endroit au monde où il est possible de se retrouver face à soi-même et en l’espace d’une représentation, de réinventer sa façon d’être au monde et de la partager avec ceux qui sont venus à notre rencontre. La force du symbolique, en dépassant les contingences individuelles, crée une reconnaissance collective et aide au dépassement de soi-même. Les jeunes des quartiers périurbains sont en quête d’identité et de reconnaissance, ils désirent être français à part entière, mais ils vivent mal ces regards portés sur eux qui sont liés à une histoire dont ils n’ont pas été les acteurs.[[asset:image:80033 {"mode":"in_body","align":"","field_asset_description":[],"field_asset_image_copyright":["Fran\u00e7ois-Louis Ath\u00e9nas"]}]]L’histoire Un jeune homme est assailli par d’étonnantes visions : le passé et le présent se mélangent et ses rêves se confondent avec la réalité. Illumination(s) est un récit choral où neuf jeunes acteurs d’un quartier populaire nous invitent à passer de l’autre côté du miroir. On suit leur histoire sur trois générations dans un tourbillon de chants, de danses, de scènes drôles et émouvantes. Une saga familiale dont les héros anonymes brillent comme des étoiles dans la nuit. Ils vibrent, ils vivent, ils rient, ils pleurent. Si vous saviez tout ce qu’il y a dans leur tête, vous les regarderiez différemment.[[asset:image:79501 {"mode":"in_body","align":"none","field_asset_image_copyright":["Fran\u00e7ois-Louis Ath\u00e9nas"]}]]Note de mise en scène Un souvenir d’enfance m’a marqué, celui d’un homme mort, au corps criblé de balles et promené de village en village attaché sur la bâche d’un camion, les bras en croix. C’était en pleine guerre d’Algérie. J’avais cinq ans et les yeux de cet homme me fixaient, j’étais fasciné. Je me suis toujours demandé ce qu’il voulait me dire. Les soldats qui l’exhibaient dansaient et chantaient, ils avaient l’air de s’amuser beaucoup. La guerre était-elle donc amusante ? J’ai vécu longtemps avec ce cadavre en moi et il a fallu que l’année 2012 arrive, cinquante années après que la guerre se soit achevée pour que je parvienne à écrire ce que cet homme voulait me dire. Cet homme est sans doute une figure de mon père qui, comme beaucoup d’autres résistants a subi les violences de la torture dont il n’a jamais dit un mot. J’ai depuis de nombreuses années le désir de raconter cette part tue de mon histoire familiale. Il m’a semblé judicieux de ne pas la confier à des acteurs professionnels mais de la partager avec des jeunes hommes qui ont grandi dans la cité du Val Fourré à Mantes-la-Jolie, ville où ma famille est arrivée en 1959. L’histoire de ces jeunes gens est directement liée à la mienne, ils sont à la fois mes petits frères et mes enfants. Cette filiation historique si elle est évidente pour les chercheurs en géopolitique, l’est beaucoup moins pour mes interprètes. Le passé colonial au même titre que les guerres napoléoniennes font partie de l’histoire de France. Ces jeunes qui sont tous Français doivent admettre que cette histoire est aussi la leur. J’ai concrétisé ce paradoxe sur le plateau en décidant de leur faire incarner les jeunes appelés du contingent qui dansaient autour de ce cadavre, j’ai fait de lui un père dont le fils devient un travailleur immigré. Ce second jeune homme a été recruté par les « chasseurs de mains » et a participé à l’essor économique de la France. Un jour, il s’est installé au Val Fourré, une cité qui a été conçue en 1959 et dont l’édification s’est poursuivie jusqu’au milieu des années 1970. Au gré des années, la mixité sociale y est devenue de plus en plus restreinte et son appellation, comme celle des autres quartiers similaires a évolué : Grand ensemble, Banlieue, Quartier difficile, Quartier sensible, Zone urbaine sensible. En même temps que se mettait en place ce schisme urbain, la crise économique a engendré des difficultés sociales si aiguës qu’elles sont devenues le principal obstacle à l’intégration dans la Nation de toute une partie de la jeunesse de ce quartier. La détresse de cette jeunesse a pris la forme d’une résignation désespérante qui les empêche de se réaliser et de s’exprimer. Comment ces jeunes sont-ils à l’intérieur, quelles douleurs les traversent, quelles histoires les ont façonnés ? Que cachent-ils sous, le masque de leurs tenues et attitudes devenues quasiment folkloriques ? Les chiffres des statistiques, les études sociologiques, les rapports de police ne peuvent percer le secret de l’intimité d’une vie. Ecouter pour mieux voir, mieux comprendre et à partir de là raconter des histoires. Ces interprètes ont aimé se raconter, être écoutés, communiquer, échanger. En vérité, ils sont faits de lumière, mais on ne le voit pas, ils paraissent toujours sombres, noirs ou d’un blanc qui n’est pas tout à fait blanc. Pourtant ils brillent comme des étoiles dans la nuit. Ils vibrent, ils vivent, ils rient, ils pleurent. Si vous saviez ce qu’il y a dans leur tête, vous les regarderiez différemment. Mais pour cela, il faudrait leur ouvrir la tête et aller y faire une expédition, comme dans le temps où les explorateurs partaient à l’aventure découvrir les terres de leurs ancêtres. C’est ce que j’ai tenté de faire avec cette aventure rare et passionnante. Mon écriture se nourrit de la matière humaine et du bruissement de la vie. En évoquant mon passé, j’ai appréhendé les distorsions de notre présent et j’espère avoir jeté des ponts vers l’avenir. Mes héros sont trois jeunes hommes vivant à trois époques différentes qui se retrouvent par-delà la vie et la mort. Ils portent le même nom : Lakhdar, qui veut dire vert, ils symbolisent l’espoir. C’est avec de vrais experts de la jeunesse : les jeunes eux-mêmes que j’ai choisi de faire ce voyage au pays des zones sensibles de ma mémoire. Nicolas Clauss, plasticien, m’a accompagné dans cette réflexion et dans cette recherche, son installation vidéo immersive est un acte poétique d’une grande puissance. Il s’est lui-même immergé dans la création de ces illumination(s) en y apportant un contrepoint visuel d’une extrême densité et en prolongeant notre récit par le silence poignant de ses images. Je n’ai rien inventé, tout était déjà là, dans ces corps, dans ces visages, dans ces souvenirs dont je me suis enfin libéré. Au théâtre, il faut juste faire un pas pour passer de l’autre côté du miroir, c’est en cet endroit que j’ai mené ma troupe de « mauvais garçons » car en cet endroit chacun peut voir que dans leur veine ne coule pas un sang impur, mais le sang de la jeunesse, celui de la vie et de l’avenir – Ahmed Madani[[asset:image:79503 {"mode":"in_body","align":"none","field_asset_image_copyright":["Fran\u00e7ois-Louis Ath\u00e9nas"]}]]Ahmed Madani Auteur et metteur en scène Après une aventure passionnante à la direction du Centre dramatique de l’Océan indien de 2003 à 2007, Ahmed Madani développe désormais ses activités artistiques au sein de Madani compagnie, conventionnée avec la DRAC Île-de-France. Il réalise une trentaine de spectacles parmi lesquels : « Fille du paradis » d’après « Putain » de Nelly Arcan (production Madani Compagnie), Le « Théâtre de l’Amante anglaise » de Marguerite Duras (Coproduction Centre dramatique de Haute-Normandie), "Paradis blues" (coproduction Théâtre de l’Union CDN du Limousin/CCF Ile Maurice - 2009), "Ernest ou comment l’oublier ?" (coproduction Bonlieu Scène nationale d’Annecy, tournée 2008 à 2010), "Le Médecin malgré lui" (production Centre dramatique de l’Océan indien en tournée de 2003 à 2005), "Architruc" de Robert Pinget (production Centre dramatique de l’Océan Indien, en tournée dans l’Océan indien, en Afrique australe, Théâtre de Namur, Vidy-Lausanne de 2004 à 2006), "L’improbable vérité" du monde (coproduction Centre dramatique de l’Océan indien, CDN Nanterre-Amandiers, Comédie de Genève - 2006), "Petit garçon rouge" (2002), "La Tour" créé dans une tour désaffectée est adapté pour la télévision par Dominique Cabréra sous le titre "Un balcon au Val Fourré", "L’Os", "C’était une guerre" et "Familles, je vous hais... me" (Diffusion canal+), "La Leçon" de Ionesco et "On purge bébé" de Georges Feydeau (tous deux diffusés sur FR3), "Méfiez-vous de la pierre à Barbe", "Il faut tuer Sammy" (traduit et joué en Allemagne). Il réalise "L’école en morceaux", (documentaire Planète). Ses textes sont édités chez Actes Sud-Papiers et à L’école des loisirs. Nicolas Clauss Plasticien et vidéaste Peintre autodidacte, il pose les pinceaux en 2000 pour se consacrer exclusivement à la toile du net et aux projets multimédia. Cofondateur du site lecielestbleu.com, il crée son propre espace de création, le site flyingpuppet.com en 2001. Dans ses travaux multimédia, il continue à fabriquer des univers où l’épaisseur de la croûte ne néglige pas pour autant les effets de transparence. Le mouvement du spectateur y prolonge souvent le geste du peintre. Sur Flying Puppet, il conçoit et réalise plus de 60 modules interactifs on-line, souvent en collaboration avec des musiciens (Jean-Jacques Birgé, Francois Baxas, Denis Colin, mais aussi Patricia Dallio, Pascale Labbé, Thomas Le Saulnier, Jean Morières, Herve Zenouda). Passionné par la danse, il est nominé au Möbius 2001 pour "Danse !" (Dada Media), crée "Soaring Steps" pour la BBC-On-line et réalise "Somnambules" avec Jean-Jacques Birgé, un projet de chorégraphie interactive qui sera primé à plusieurs reprises. Pour la marque de vêtements Diesel, ce sont les tableaux interactifs "DeepSea" et "Temptation". Lors d’une résidence d’artiste à l’ECM des Mureaux, il réalise le projet web "Cinq Ailleurs" à partir de témoignages d’immigrés. Depuis, il multiplie les projets en résidence, les interventions pédagogiques autour de son travail (l’Ecole des Gobelins, Help Institute de Kuala Lumpur ou encore l’ESAD de Pau et l’ENSAD de Strasbourg) et des conférences performances (Muséal Tamayo à Mexico, Centre Pompidou, Citée du Livre d’Aix-en-Provence, Le Cube, etc.) Depuis il a réalisé de nombreuses œuvres participatives (sites et installations) : J’ai 10ans.com, delartsijeveux.com, "Les Portes" (avec Jean-Jacques Birge), "L’ardoise", "Un palpitant", "Or not toupie", "Les musiciens"... Les neuf comédiens [[asset:free_html:80361 {"mode":"full","align":""}]]
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"Face à leur destin" est une aventure artistique menée avec de jeunes habitants des quartiers populaires. Elle sera développée de 2012 à 2016 et se déclinera en trois créations : "Illumination(s)" réalisé avec de jeunes hommes du Val Fourré, "Les Girls sont là" ( titre provisoire) réalisé avec des jeunes femmes d’Ile-de-France et d’autres régions, "Des garçons et des filles" ( titre provisoire) réalisé avec des jeunes femmes et des jeunes hommes.[[asset:image:79497 {"mode":"in_body","align":"none","field_asset_image_copyright":["Fran\u00e7ois-Louis Ath\u00e9nas"]}]]Manifeste Avec "Face à leur destin", Ahmed Madani souhaite faire une description appliquée et minutieuse de ce que recouvre la réalité d’être de jeunes français vivants dans une zone urbaine sensible. Il veut dresser cette topographie avec des experts de la jeunesse : les jeunes eux-mêmes. Sous le joug d’une mémoire collective dont on commence à peine à soulever le voile, d’une situation économique particulièrement difficile et d’une incapacité à se projeter dans l’avenir, cette jeunesse sera la matière bouillonnante d’une aventure artistique qui, depuis plus de vingt ans, s’élabore sur le vif à partir de la vie des protagonistes. Les points de vue politiques, sociologiques, ethnologiques, démographiques, historiques ne peuvent appréhender la force des rêves, des espoirs, des peines, des joies qui agitent la vie des êtres humains. Le territoire imaginaire du plateau de théâtre est peut-être le dernier endroit au monde où il est possible de se retrouver face à soi-même et en l’espace d’une représentation, de réinventer sa façon d’être au monde et de la partager avec ceux qui sont venus à notre rencontre. La force du symbolique, en dépassant les contingences individuelles, crée une reconnaissance collective et aide au dépassement de soi-même. Les jeunes des quartiers périurbains sont en quête d’identité et de reconnaissance, ils désirent être français à part entière, mais ils vivent mal ces regards portés sur eux qui sont liés à une histoire dont ils n’ont pas été les acteurs.[[asset:image:80033 {"mode":"in_body","align":"","field_asset_description":[],"field_asset_image_copyright":["Fran\u00e7ois-Louis Ath\u00e9nas"]}]]L’histoire Un jeune homme est assailli par d’étonnantes visions : le passé et le présent se mélangent et ses rêves se confondent avec la réalité. Illumination(s) est un récit choral où neuf jeunes acteurs d’un quartier populaire nous invitent à passer de l’autre côté du miroir. On suit leur histoire sur trois générations dans un tourbillon de chants, de danses, de scènes drôles et émouvantes. Une saga familiale dont les héros anonymes brillent comme des étoiles dans la nuit. Ils vibrent, ils vivent, ils rient, ils pleurent. Si vous saviez tout ce qu’il y a dans leur tête, vous les regarderiez différemment.[[asset:image:79501 {"mode":"in_body","align":"none","field_asset_image_copyright":["Fran\u00e7ois-Louis Ath\u00e9nas"]}]]Note de mise en scène Un souvenir d’enfance m’a marqué, celui d’un homme mort, au corps criblé de balles et promené de village en village attaché sur la bâche d’un camion, les bras en croix. C’était en pleine guerre d’Algérie. J’avais cinq ans et les yeux de cet homme me fixaient, j’étais fasciné. Je me suis toujours demandé ce qu’il voulait me dire. Les soldats qui l’exhibaient dansaient et chantaient, ils avaient l’air de s’amuser beaucoup. La guerre était-elle donc amusante ? J’ai vécu longtemps avec ce cadavre en moi et il a fallu que l’année 2012 arrive, cinquante années après que la guerre se soit achevée pour que je parvienne à écrire ce que cet homme voulait me dire. Cet homme est sans doute une figure de mon père qui, comme beaucoup d’autres résistants a subi les violences de la torture dont il n’a jamais dit un mot. J’ai depuis de nombreuses années le désir de raconter cette part tue de mon histoire familiale. Il m’a semblé judicieux de ne pas la confier à des acteurs professionnels mais de la partager avec des jeunes hommes qui ont grandi dans la cité du Val Fourré à Mantes-la-Jolie, ville où ma famille est arrivée en 1959. L’histoire de ces jeunes gens est directement liée à la mienne, ils sont à la fois mes petits frères et mes enfants. Cette filiation historique si elle est évidente pour les chercheurs en géopolitique, l’est beaucoup moins pour mes interprètes. Le passé colonial au même titre que les guerres napoléoniennes font partie de l’histoire de France. Ces jeunes qui sont tous Français doivent admettre que cette histoire est aussi la leur. J’ai concrétisé ce paradoxe sur le plateau en décidant de leur faire incarner les jeunes appelés du contingent qui dansaient autour de ce cadavre, j’ai fait de lui un père dont le fils devient un travailleur immigré. Ce second jeune homme a été recruté par les « chasseurs de mains » et a participé à l’essor économique de la France. Un jour, il s’est installé au Val Fourré, une cité qui a été conçue en 1959 et dont l’édification s’est poursuivie jusqu’au milieu des années 1970. Au gré des années, la mixité sociale y est devenue de plus en plus restreinte et son appellation, comme celle des autres quartiers similaires a évolué : Grand ensemble, Banlieue, Quartier difficile, Quartier sensible, Zone urbaine sensible. En même temps que se mettait en place ce schisme urbain, la crise économique a engendré des difficultés sociales si aiguës qu’elles sont devenues le principal obstacle à l’intégration dans la Nation de toute une partie de la jeunesse de ce quartier. La détresse de cette jeunesse a pris la forme d’une résignation désespérante qui les empêche de se réaliser et de s’exprimer. Comment ces jeunes sont-ils à l’intérieur, quelles douleurs les traversent, quelles histoires les ont façonnés ? Que cachent-ils sous, le masque de leurs tenues et attitudes devenues quasiment folkloriques ? Les chiffres des statistiques, les études sociologiques, les rapports de police ne peuvent percer le secret de l’intimité d’une vie. Ecouter pour mieux voir, mieux comprendre et à partir de là raconter des histoires. Ces interprètes ont aimé se raconter, être écoutés, communiquer, échanger. En vérité, ils sont faits de lumière, mais on ne le voit pas, ils paraissent toujours sombres, noirs ou d’un blanc qui n’est pas tout à fait blanc. Pourtant ils brillent comme des étoiles dans la nuit. Ils vibrent, ils vivent, ils rient, ils pleurent. Si vous saviez ce qu’il y a dans leur tête, vous les regarderiez différemment. Mais pour cela, il faudrait leur ouvrir la tête et aller y faire une expédition, comme dans le temps où les explorateurs partaient à l’aventure découvrir les terres de leurs ancêtres. C’est ce que j’ai tenté de faire avec cette aventure rare et passionnante. Mon écriture se nourrit de la matière humaine et du bruissement de la vie. En évoquant mon passé, j’ai appréhendé les distorsions de notre présent et j’espère avoir jeté des ponts vers l’avenir. Mes héros sont trois jeunes hommes vivant à trois époques différentes qui se retrouvent par-delà la vie et la mort. Ils portent le même nom : Lakhdar, qui veut dire vert, ils symbolisent l’espoir. C’est avec de vrais experts de la jeunesse : les jeunes eux-mêmes que j’ai choisi de faire ce voyage au pays des zones sensibles de ma mémoire. Nicolas Clauss, plasticien, m’a accompagné dans cette réflexion et dans cette recherche, son installation vidéo immersive est un acte poétique d’une grande puissance. Il s’est lui-même immergé dans la création de ces illumination(s) en y apportant un contrepoint visuel d’une extrême densité et en prolongeant notre récit par le silence poignant de ses images. Je n’ai rien inventé, tout était déjà là, dans ces corps, dans ces visages, dans ces souvenirs dont je me suis enfin libéré. Au théâtre, il faut juste faire un pas pour passer de l’autre côté du miroir, c’est en cet endroit que j’ai mené ma troupe de « mauvais garçons » car en cet endroit chacun peut voir que dans leur veine ne coule pas un sang impur, mais le sang de la jeunesse, celui de la vie et de l’avenir – Ahmed Madani[[asset:image:79503 {"mode":"in_body","align":"none","field_asset_image_copyright":["Fran\u00e7ois-Louis Ath\u00e9nas"]}]]Ahmed Madani Auteur et metteur en scène Après une aventure passionnante à la direction du Centre dramatique de l’Océan indien de 2003 à 2007, Ahmed Madani développe désormais ses activités artistiques au sein de Madani compagnie, conventionnée avec la DRAC Île-de-France. Il réalise une trentaine de spectacles parmi lesquels : « Fille du paradis » d’après « Putain » de Nelly Arcan (production Madani Compagnie), Le « Théâtre de l’Amante anglaise » de Marguerite Duras (Coproduction Centre dramatique de Haute-Normandie), "Paradis blues" (coproduction Théâtre de l’Union CDN du Limousin/CCF Ile Maurice - 2009), "Ernest ou comment l’oublier ?" (coproduction Bonlieu Scène nationale d’Annecy, tournée 2008 à 2010), "Le Médecin malgré lui" (production Centre dramatique de l’Océan indien en tournée de 2003 à 2005), "Architruc" de Robert Pinget (production Centre dramatique de l’Océan Indien, en tournée dans l’Océan indien, en Afrique australe, Théâtre de Namur, Vidy-Lausanne de 2004 à 2006), "L’improbable vérité" du monde (coproduction Centre dramatique de l’Océan indien, CDN Nanterre-Amandiers, Comédie de Genève - 2006), "Petit garçon rouge" (2002), "La Tour" créé dans une tour désaffectée est adapté pour la télévision par Dominique Cabréra sous le titre "Un balcon au Val Fourré", "L’Os", "C’était une guerre" et "Familles, je vous hais... me" (Diffusion canal+), "La Leçon" de Ionesco et "On purge bébé" de Georges Feydeau (tous deux diffusés sur FR3), "Méfiez-vous de la pierre à Barbe", "Il faut tuer Sammy" (traduit et joué en Allemagne). Il réalise "L’école en morceaux", (documentaire Planète). Ses textes sont édités chez Actes Sud-Papiers et à L’école des loisirs. Nicolas Clauss Plasticien et vidéaste Peintre autodidacte, il pose les pinceaux en 2000 pour se consacrer exclusivement à la toile du net et aux projets multimédia. Cofondateur du site lecielestbleu.com, il crée son propre espace de création, le site flyingpuppet.com en 2001. Dans ses travaux multimédia, il continue à fabriquer des univers où l’épaisseur de la croûte ne néglige pas pour autant les effets de transparence. Le mouvement du spectateur y prolonge souvent le geste du peintre. Sur Flying Puppet, il conçoit et réalise plus de 60 modules interactifs on-line, souvent en collaboration avec des musiciens (Jean-Jacques Birgé, Francois Baxas, Denis Colin, mais aussi Patricia Dallio, Pascale Labbé, Thomas Le Saulnier, Jean Morières, Herve Zenouda). Passionné par la danse, il est nominé au Möbius 2001 pour "Danse !" (Dada Media), crée "Soaring Steps" pour la BBC-On-line et réalise "Somnambules" avec Jean-Jacques Birgé, un projet de chorégraphie interactive qui sera primé à plusieurs reprises. Pour la marque de vêtements Diesel, ce sont les tableaux interactifs "DeepSea" et "Temptation". Lors d’une résidence d’artiste à l’ECM des Mureaux, il réalise le projet web "Cinq Ailleurs" à partir de témoignages d’immigrés. Depuis, il multiplie les projets en résidence, les interventions pédagogiques autour de son travail (l’Ecole des Gobelins, Help Institute de Kuala Lumpur ou encore l’ESAD de Pau et l’ENSAD de Strasbourg) et des conférences performances (Muséal Tamayo à Mexico, Centre Pompidou, Citée du Livre d’Aix-en-Provence, Le Cube, etc.) Depuis il a réalisé de nombreuses œuvres participatives (sites et installations) : J’ai 10ans.com, delartsijeveux.com, "Les Portes" (avec Jean-Jacques Birge), "L’ardoise", "Un palpitant", "Or not toupie", "Les musiciens"... 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