S1 E4 : La Puszta, une steppe et ses gardiens

Europe sauvage, la part de l'homme

Dans le parc national d’Hortobagy, dans l'est de la Hongrie, s’étend la dernière grande steppe alcaline d’Europe. Alternant marécages, roselières, prairies, rivières et lac, la Puszta (la "solitude") s'étale à perte de vue. Elle est le reliquat d'une steppe primaire immense qui recouvrait jadis le continent : des plaines herbeuses et froides où vivaient des millions de mammouths, de bœufs musqués et de chevaux. Les premières installations humaines, débutées il y a quatre mille ans, ont peu à peu conduit à l'extinction de ces grands herbivores qui entretenaient la steppe, remplacés par l’élevage extensif d’espèces domestiquées. Sans ces pâturages, encore pratiqués aujourd’hui, la forêt reprendrait ses droits. Pour retrouver la diversité de jadis, un ambitieux programme de restauration, fondé sur la réintroduction d’espèces sauvages, a été lancé il y a une trentaine d’années : depuis 1997, des aurochs évoluent désormais en semi-liberté au sein d’une réserve, ainsi que des chevaux de Przewalski. La population de ces équins reste cependant étroitement contrôlée, tout comme celle des nombreux oiseaux migrateurs qui peuplent les étangs et les marais, eux aussi indispensables au maintien de l'équilibre dans les prairies. Coévolution Presque partout en Europe, des paysages qu’on pense naturels ont été sculptés, de manière planifiée ou plus fortuite, par la main humaine. Cette série documentaire, ponctuée de superbes prises de vue aériennes, explore l’histoire souvent surprenante de quatre de ces écosystèmes : la région française de la Brenne et ses mille étangs, la Dehesa aux allures de savane africaine, en Espagne, , la steppe à perte de vue de la Puszta, en Hongrie, ainsi que les Highlands écossais et leurs landes de bruyère. À chaque étape, scientifiques et habitants engagés évoquent les défis à relever pour préserver l’équilibre du milieu ou restaurer activement les trésors naturels du passé. À l'heure des questionnements sur la place de l'humain dans le "sauvage", ces territoires, fruit d'une coévolution singulière entre la nature et ceux qui l’habitent, offrent de précieux modèles de résilience.